Réflexions sur la guerre et la condition militaire, sur la place de l’atome, hier et demain, sur de nouvelles formes d’intervention extérieure au sein d’un monde changeant, encore à la recherche de repères, mais dont les fondements principaux n’ont pas été, en définitive, ébranlés… telles sont les quelques pistes explorées par de récents ouvrages qui montrent les chemins de l’avenir.

Réflexions sur la guerre

À l’heure où la France confie sa défense à des soldats de métier, certainement aussi pour conjurer le spectre funeste de la guerre, est-il besoin de dire combien demeure importante l’analyse de la façon dont celle-ci a été conduite au cours de ce siècle, déjouant comme toujours les prévisions ? Avant d’envisager les conflits du futur, n’est-il pas utile de se pencher sur ceux du passé ?

Tel est assurément le souci principal de Philippe Masson dans cette somme qu’est « L’homme en guerre, 1901-2001 » ⁽¹⁾. A-t-il besoin d’indiquer, pour mieux justifier l’objet de son ouvrage, que l’étude du comportement de l’homme en guerre a été peu abordée : ses réactions face à la mobilisation, aux hasards de la guerre, ou encore en situation de combat ? Voit-il dans la guerre une malédiction à l’instar d’un Gaston Bouthoul, ou une manifestation divine comme ce fut le cas de Joseph de Maistre, ou sous la forme d’un sentiment primitif et obscur comme l’a décrit Ernst Jünger ? Au cours de ce siècle, les armées ont évolué au gré des époques en adoptant des formules diverses : service obligatoire, armées de métier (États-Unis, Grande-Bretagne) ; leurs effectifs ont considérablement fluctué. La guerre du Golfe constitue, à cet égard, un des grands tournants de l’histoire militaire du XX^e siècle, coïncidant avec l’apogée des forces militaires.
Au-delà de ces évidences, quelques constatations s’imposent.