Quel avenir ?
Ce matin, nous avons examiné dans différents domaines la situation actuelle en Russie. Cette analyse, certains la jugeront optimiste, d’autres réaliste, toujours est-il que nous avons eu une certaine description de ce qu’est effectivement la Russie, politiquement, économiquement et militairement.
Cet après-midi, notre objectif n’est pas de décrire l’avenir, ce qui serait ambitieux, mais d’indiquer certains jalons qui vont le déterminer. Il est en effet évident que la Russie continuera d’exister en dépit de sa crise politique et économique. Elle possède une culture qui a été soulignée ce matin, et des élites importantes. Elle dispose d’un niveau technologique qui reste impressionnant même si, actuellement, il est quelque peu inexploité : personnellement, en tant qu’ancien directeur des recherches au ministère de la Défense, je puis témoigner de la surprise que beaucoup d’entre nous ont eue en découvrant les compétences technologiques russes, que nous connaissions théoriquement, mais que nous n’avions jamais constatées. La Russie reste une puissance nucléaire et donc son avenir intéresse certainement l’Occident et l’Europe : on ne peut pas envisager l’avenir de l’Europe sans se soucier de ce que deviendra la Russie.
Il y a deux hypothèses : celle d’une déliquescence qui se poursuivrait de sorte que la Russie emprunterait le chemin jadis pris par d’autres empires, comme l’Empire ottoman, l’Empire austro-hongrois. L’autre hypothèse est que la Russie parvienne à garder une place importante sur la scène européenne et mondiale. Je pense que c’est celle-ci qu’il faut privilégier en raison de son importance pour nous.
Personne n’est devin, mais cet avenir de la Russie, nous allons chercher à le percevoir grâce à quatre intervenants qui ont en commun d’avoir peu connu l’URSS et bien mieux étudié la période après 1989, et qui vont donc nous parler des perspectives de la Russie. Nous entendrons successivement : Mme Laure Mandeville, correspondant au Figaro ; M. Yves Zlotowski, chercheur associé au CERI ; Mlle Isabelle Facon, chargée de recherche à la FRS ; Mme Anne de Tinguy, chargée de recherche au CERI (CNRS). ♦