L'ouverture (1968-2008)
En 1986 la rédaction opte pour une couverture colorée, dynamique, mettant en scène la planète Terre entourée de pièces d’armement. Jugée un peu trop agressive et sur demande des lecteurs, la couverture est remplacée en 1987 par une vue du globe, simple, placée devant une esquisse de la France. C’est aussi en cohérence avec la ligne éditoriale et l’idée de défense globale qu’il était nécessaire de rétablir une couverture plus neutre, moins marquée militairement. En 1989, la revue fête ses cinquante ans. Pour l’occasion le général Jean Richard, directeur de publication depuis 1979, présente sa définition de la ligne éditoriale : « Fournir un témoignage de vérité dans la connaissance des faits et des idées qui marquent aujourd’hui la vie internationale, et contribuer à la qualité de leur interprétation comme à la recherche de jugements ou de décisions de sagesse en matière de défense ».
À la veille de l’effondrement du bloc soviétique et de la chute du mur de Berlin, les bouleversements stratégiques du monde unipolaire naissant sont relayés, notamment pas les nombreux éditoriaux et articles de Paul-Marie de La Gorce, directeur du Comité de d’études de défense nationale de 1989 à 1995. « Il est temps, cette page [la guerre froide] étant tournée, de déchiffrer le nouveau chapitre de l’histoire des relations stratégiques internationales dans lequel nous sommes entrés » (5).
En février 1992, la guerre du Golfe influence le choix d’une nouvelle couverture.
C’est durant les années 2000 qu’un tournant important de la ligne éditoriale va avoir lieu. L’Europe prend son essor, et en 1999, c’est la volonté du Comité d’études de défense nationale de la placer au cœur de la réflexion diffusée par la revue. Le bleu européen devient la teinte de fond d’une couverture à nouveau modernisée.
« Il nous appartient d’analyser, l’évolution de la situation et les changements en cours dans cette Europe toujours naissante et d’examiner leurs conséquences dans tous les domaines intéressant notre défense et celle de l’Europe ».
Enfin, en 2005, ce n’est plus l’Europe continent qui retiendra l’attention du comité et de la rédaction mais l’institutionnalisation de la défense européenne qui prendra une place prioritaire. Elle se traduit notamment par la création d’une version anglaise de la revue. Ce projet était envisagé depuis 1966, date où le Comité de défense nationale prévoyait de publier une traduction en anglais et en espagnol. Cette dernière n’a jamais vu le jour.
« La revue a pour ambition de devenir la structure d’accueil de cette pensée stratégique renouvelée, appliquée en priorité à l’Europe de la défense, voire à la défense de l’Europe le moment venu, tout en accueillant d’autres réflexions » (6).
C’est sous le nom de Défense nationale et sécurité collective que paraît désormais cette revue historique. Créée au départ dans un climat de guerre entre les nations du vieux continent, elle est désormais un observateur privilégié de la défense et de la sécurité collective. ♦
(5) P.-M. de La Gorce : « La réflexion stratégique en 1995 », Défense Nationale, janvier 1995.
(6) Général Christian Quesnot, directeur de 2000 à 2008.