Le 2 septembre 1945, le Japon capitule mettant fin à la Seconde Guerre mondiale. Le 8 septembre 1951, le Japon et les États-Unis signent le Traité de paix de San-Francisco ouvrant la voie à une réindustrialisation du Japon visant à en faire un allié contre l’URSS. Dans cet article, l’auteur dresse le portrait du Japon, moins de 10 ans après la guerre et pose la question de son devenir.
Incertitudes japonaises
Il y aura bientôt neuf ans que l’Empire du Soleil-Levant s’écroulait sous la bombe d’Hiroshima. Depuis sa capitulation, les surprises et les contrastes se succèdent à un rythme accéléré. À une sévérité excessive qui accablait le vaincu, se substitue une complaisance riche de promesses. Tout un peuple, dont il est bien difficile de juger l’état d’âme, remonte la pente et, avec une étonnante continuité, parcourt les étapes qui le mènent à la reconquête de sa puissance.
Dans un continent déchiré par les dissensions, après la signature d’une alliance sino-soviétique en février 1950 et l’ouverture du conflit coréen, quatre mois plus tard, les États-Unis cherchent un allié pour faire contre-poids à l’expansion communiste et assurer le maintien de la stabilité dans l’Asie orientale. Le Japon leur apparaît comme la principale puissance capable de remplir cette mission. Ils lui donnent une plus grande liberté d’action et le droit de réarmer sans limites.
Leurs plans se heurtent déjà à de graves obstacles d’ordre économique et politique. Réduit à son statut territorial de 1894, privé des matières premières et de certains produits alimentaires essentiels, avec une fécondité dynamique, une main-d’œuvre nombreuse, un industrialisme avancé, une xénophobie outrancière, une tradition vivante et progressive, le Japon ne peut subsister pacifiquement dans un monde rétréci où les marchés se raréfient, sans retrouver sur le continent l’aire de son expansion naturelle.
Il reste 95 % de l'article à lire