Guerre de mouvement ou guerre défensive ?
Peu de choses sont plus difficiles qu’une analyse exacte des leçons de la guerre. Une bataille ne ressemble pas à une autre ; chaque combat se livre dans des conditions particulières. Les facteurs matériels, géographiques, moraux n’étant jamais les mêmes, il ne peut y avoir de modèle tactique constant. En 1940, les Allemands avaient la supériorité matérielle, mais aussi la supériorité morale. Quatre ans plus tard en Normandie, ils se battaient sans appui aérien et ne croyaient plus à la victoire finale. Les conditions stratégiques en Russie différaient totalement des conditions en Europe occidentale. La tactique qui pouvait y réussir n’était pas assurée du succès sur un autre théâtre d’opérations. La guerre en Corée a, de même, ses caractéristiques propres. Seules les batailles où les adversaires aux prises seraient à égalité physique, matérielle et morale permettraient de tirer des conclusions définies.
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Le progrès technique fournit des armes nouvelles, qui, naturellement, conduisent à de nouvelles formes de combat. Suivant le matériel dont elle dispose, — armes, moyens de transport, transmissions, — chaque époque a mis au point sa tactique particulière. Les relations réciproques qui existent entre la puissance de feu et la capacité de mouvement exercent une influence décisive sur les transformations des méthodes tactiques, autrement dit, sur les rapports réciproques de l’attaque et de la défense.
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