Le deuxième conflit vu d'Italie – La collection de l'Ufficio Storico
Alors que les grandes collections consacrées par les États-Unis, par la Grande-Bretagne et par ses Dominions à l’histoire de la deuxième guerre mondiale demanderont encore une dizaine d’années pour être mises à notre disposition dans leur intégrité, la publication de l’historique officiel italien sur le même sujet est, d’ores et déjà, beaucoup plus avancée et l’on est en droit d’espérer qu’elle sera achevée d’ici 1960 ou même avant cette date.
Assurément, les volumes édités par l’Ufficio storico de l’État-Major de l’Armée paraîtront un peu moins détaillés au lecteur, et surtout moins luxueux que ceux des collections anglaises et américaines mentionnées tout à l’heure, il n’empêche que nous n’en possédons pas moins de treize à l’heure qu’il est, et que la version italienne de nombreuses opérations terrestres d’Afrique et d’Europe nous est accessible sans attendre davantage.
Le récit ne se départit nulle part du ton de la plus parfaite pondération et de la sobriété qui conviennent à ces sortes d’entreprises, destinées, en définitive, au haut enseignement militaire et nullement à l’exaltation du patriotisme. Nous n’avons pu découvrir aucune marque de malveillance à l’égard des ennemis d’hier qui, à vrai dire, sont les alliés d’aujourd’hui. Le même ton de modération s’observe vis-à-vis du régime fasciste et de la personne de Mussolini. Louis XIV disait d’un prédicateur indiscret : « Je veux bien prendre ma part du sermon, mais je n’aime pas qu’on me la fasse ». Les chefs de l’Ufficio storico et leurs collaborateurs ne sont pas tombés dans le travers de ce digne prêtre. S’il y a lieu à quelque commentaire, celui-ci est ordinairement distingué de la narration.
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