La détention des otages américains en Iran (prise de l'ambassade le 4 novembre 1979) et l'échec de la tentative faite pour les libérer, l'occupation de la Grande Mosquée de La Mecque (20 novembre-4 décembre 1979) en Arabie Saoudite, l'aggravation de la tension aux frontières entre l'Irak et l'Iran et le renforcement des flottes américaine et soviétique dans l'océan Indien, aux portes du détroit d'Ormuz, alors même que l'Armée soviétique tente de « normaliser » l'Afghanistan, n'ont fait qu'accroître les risques de conflit dans cette zone névralgique pour le monde industrialisé.
Dans un précédent numéro, en août-septembre 1979, l'amiral Henri Labrousse et Philippe Rondot avaient consacré leurs réflexions à ce Golfe, objet déjà des craintes accrues de l'Occident depuis que sa rive persane se trouvait être le théâtre d'une révolution dont on redoutait la contagion. Actualisant ses observations sur une région qu'il a parcourue du Dhofar au Shatt al-Arab, l'auteur trace aujourd'hui, à grands traits, le cadre de ce théâtre d'opérations potentiel.
La détention des otages américains en Iran et l’échec de la tentative faite pour les libérer, l’occupation de la Grande Mosquée de La Mecque en Arabie Saoudite, l’aggravation de la tension aux frontières entre l’Irak et l’Iran et le renforcement des flottes américaine et soviétique dans l’Océan Indien, aux portes du détroit d’Hormuz, alors même que l’armée rouge tente de « normaliser » l’Afghanistan, n’ont fait qu’accroître les risques de conflit dans cette zone névralgique pour le monde industrialisé.
Dans un précédent numéro, en août-septembre 1979, l’amiral Henri Labrousse et Philippe Rondot avaient consacré leurs réflexions à ce Golfe, objet déjà des craintes accrues de l’Occident depuis que sa rive persane se trouvait être le théâtre d’une révolution dont on redoutait la contagion. Actualisant ses observations sur une région qu’il a parcourue du Dhofar au Shatt al-Arab, Philippe Rondot, chargé de mission au Centre des Hautes Études sur l’Afrique et l’Asie modernes, trace aujourd’hui, à grands traits, le cadre de ce théâtre d’opérations potentiel.
Un éditorial du journal Times of India, publié en 1899, s’achevait sur cette sombre prédiction : « C’est autour du golfe Persique que se préparent les orages politiques de l’avenir et que se livre le vrai combat pour la domination politique ». À l’époque, les Britanniques venaient d’imposer leur protectorat sur Oman (1891) et Koweit (1899), et faisaient respecter, contre les pirates, la libre circulation des navires de commerce. Ils ne songeaient qu’à leur empire des Indes. En 1980, les Émirats, devenus indépendants, sont riches à profusion de leur pétrole ; la Grande-Bretagne est retirée, depuis 1971, à l’ouest de Suez ; l’Iran des Pahlavi, qui s’était érigé en protecteur du Golfe avec le consentement et l’aide des États-Unis, est devenu une république islamique ; l’Union Soviétique, présente par son armée en Afghanistan, peut, demain, plonger sur le détroit d’Hormuz : les Américains, désemparés, cherchent à redéployer leur dispositif militaire. La conclusion de l’éditorial du Times of India pourrait être celle des pages qui suivent.
UN ENCHEVÊTREMENT DE POINTS SENSIBLES
DES POTENTIELS MILITAIRES LOCAUX DISPARATES
LA PRÉSENCE MILITAIRE ÉTRANGÈRE
DES DÉFENSES NATIONALES OU UNE SÉCURITÉ COLLECTIVE ?