Présentation du colloque organisé à Besançon, à l’occasion du 50e anniversaire de la 7e brigade blindée par son commandant le général Jean-Louis Vincent, sur le thème de l’armée au cœur de la cité, au coeur de la nation.
Présentation
Besançon est un superbe site défensif et une vieille ville militaire, comme l’évoquait Monsieur le maire lors de l’inauguration de la place de la 7e brigade blindée. Depuis 1674 (de jure 1678 avec le Traité de Nimègue), date de son rattachement à la France et de son accession au statut de capitale de la Comté au détriment de Dole, les garnisons se sont en effet succédé dans cette ville.
L’idée de départ de ce colloque est en quelque sorte de voir quelles ont pu en être les conséquences sur la cité, que ces conséquences soient physiques ou relationnelles.
Chacun sait que beaucoup de villes ont été façonnées par les impératifs de défense (forteresses, citadelles, remparts) qui ont d’ailleurs été parfois des contraintes en matière de développement.
De même, la présence de troupes dans une cité, d’abord chez l’habitant puis dans des casernements, mais aussi leurs exigences d’entraînement, ont contribué à modifier la topographie de nombreuses villes.
À travers les témoignages de différents intervenants, nous essaierons de voir comment l’évolution de la politique de la France dans les cinquante dernières années (depuis la création de la 7e DMR) a influé sur l’organisation de nos forces terrestres et notamment sur la présence d’une grande unité à Besançon.
La présence de militaires dans une ville, qui a dans l’histoire été parfois ambiguë (défense mais aussi contrôle des habitants), a en tout état de cause fortement conditionné les relations entre la société et le soldat.
Encore récemment, ce lien allait de soi quand les jeunes Français étaient légalement tenus de participer à la défense du pays par le biais de la conscription militaire. Aujourd’hui, l’armée, professionnalisée, se doit de rester, physiquement et moralement au cœur de la cité, au cœur de la nation.
Comme l’écrivait un ministre de la Défense au début de la refondation de l’Armée de terre : « Pour réussir l’appel au volontariat et garantir le recrutement de jeunes engagés, une amitié forte du militaire et de la cité est plus que jamais nécessaire. Bien plus, le sentiment de proximité, l’identité locale d’une unité, son insertion dans sa ville seront les bases de l’esprit citoyen et de la solidarité sociale, c’est-à-dire d’un esprit de défense qui reste l’un des piliers de la démocratie ».
Ne nous cachons pas que c’est un grand défi, car si Besançon a la chance d’avoir conservé une forte présence militaire, ce n’est pas le cas de beaucoup de cités qui ont perdu leurs soldats ces dernières années. Le problème est donc plus complexe. ♦