Dans ce texte panoramique, Pierre Viaud nous présente l’ensemble des contributions qui constituent cet ouvrage, à la fois les perspectives actuelles du désarmement et le long cheminement qui a conduit à le définir, le structurer, l’organiser et in fine le négocier. Cette vision d’ensemble permet de comprendre cette exigence ancienne et son retour en force dans les relations internationales.
L'arme du désarmement
The Disarmament Weapon
In his wide-ranging overview, Pierre Viaud offers contributions from many sources, which include current perspectives on disarmament and the lengthy paths that have led to its definition, structure, organisation and, of course, negotiation. This overall picture enables us to understand the intractable difficulties of disarmament yet also its return in force to international relations.
Shakespeare écrivait dans Macbeth (Acte V, Scène 5) : « La vie est un conte narré par un idiot, plein de bruit et de fureur, ne signifiant rien. » En réalité, la vie, tout comme les relations internationales, n’est pas gouvernée par le chaos, même si quelquefois la tentation est grande de l’accréditer… Toutes sont gouvernées par des forces réfléchies qui relèvent de l’intérêt et de la survie. Toutes ont un sens.
Le « désarmement » offre une occasion inattendue de trouver un sens supplémentaire aux relations internationales. L’agacement et la raison y coexistent. En effet, la perception que l’on peut avoir du désarmement reflète un certain agacement devant des prises de positions irénistes qui nient jusqu’à l’évidence de la menace qui peut peser sur des populations civiles de la part de puissances ennemies. Néanmoins, l’armement ne peut être poursuivi à l’infini et le désarmement vient souvent de manière raisonnable équilibrer les forces et réduire les risques de conflits.
Les réflexions qui vous sont présentées dans ce numéro d’été s’étagent sur plus d’un demi-siècle. Elles vont vraisemblablement provoquer une modification de votre perception du désarmement qui pourra s’accompagner de la découverte d’un sens supplémentaire à donner aux relations internationales. Depuis soixante-cinq années en effet, des hommes de bien public ont réfléchi à la façon de concilier des objectifs moraux et la défense effective des nations qu’ils servaient. Leurs pensées vous sont aujourd’hui offertes, telles des bornes jalonnant le chemin de l’histoire contemporaine. Elles témoignent de moments d’une évolution de la pensée stratégique portant sur la violence entre les nations. Contenue, de sang-froid, cette pensée collective s’adapte à l’évolution des menaces pour élaborer ce qu’il faut de contre-manœuvres pour faire triompher une véritable conception de la civilisation.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article