En retraçant la part qu’a prise l’arme aérienne dans les conflits et combats qui ont suivi la décolonisation, le général Fleury trace les contours d’une véritable stratégie aérienne impliquée dans les opérations de prévention, de rétorsion et d’avertissement au service de l’action diplomatique de la France.
Armée de l’air et diplomatie
The Air Force and diplomacy
Tracing the role played by the air arm in the conflicts and battles that followed decolonisation, General Fleury outlines the genuine air strategy implicit in operations of prevention, retaliation and warning in support of French foreign policy.
Lorsque le mur de Berlin tombe en 1989, le monde comprend que la guerre froide se termine et se met à rêver d’une ère nouvelle plus pacifique. Pour les opinions publiques, la diplomatie va régler les différends entre les nations et les dividendes de la paix sont réclamés à cor et à cri. Vingt ans plus tard qu’en est-il ? La troisième guerre mondiale n’a pas eu lieu, mais chacun sait que les opérations militaires n’ont pas disparu pour autant ; elles ont simplement changé de physionomie.
La séparation dans le temps entre les périodes de guerre et de paix n’est plus toujours clairement tranchée ; la poudre continue à parler alors que l’état de belligérance n’a pas été déclaré. Politique et guerre se sont entrelacées. Quel peut être alors le rôle des Armées de l’air dans ces situations qui ne sont ni de paix et ni de guerre ?
Les interventions extérieures françaises de 1962 à 2004
Une analyse a été conduite sur les cas de recours à la force par notre pays de 1962 à 2004. Les opérations militaires extérieures conduites par la France depuis 1962, c’est-à-dire après la décolonisation, sont en effet suffisamment nombreuses pour pouvoir tirer des enseignements de leur examen tant au plan de la fréquence dans le temps que de celui de la part prise par l’Armée de l’air. Au total, 403 interventions ont été effectuées, mais avec une répartition très inégale ; il y en a eu ainsi 31 de 1962 à 1973, 155 de 1974 à 1989 et 217 de 1990 à 2004, soit respectivement 2,5 puis 10 et enfin 14,5 par année au cours de chacune de ces périodes. Cette cadence ne fait du reste que s’accroître depuis 2005.
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