En décomposant les phénomènes qui se combinent dans la nouvelle piraterie maritime, on peut mesurer en quoi elle affecte les États, elle nourrit une nouvelle forme de criminalité, et comment on peut la combattre.
Piraterie maritime
Maritime piracy
By dissecting the phenomena that make up today’s form of maritime piracy, one can see how it affects states and feeds a new form of criminality and how to combat it.
La piraterie maritime – phénomène ancien – a connu ces dernières années une forte évolution qui la place parmi les facteurs de tensions préoccupants du XXIe siècle. Dans un monde en pleine mutation, la combattre est devenu un enjeu majeur. Car l’insécurité en mer entretient désormais des liens importants entre des systèmes parallèles inquiétants difficilement contrôlables et peu identifiables : mafias, réseaux terroristes, circuits de blanchiment d’argent, déstabilisation ou contrôle d’États… Et ces actions de piraterie sont devenues une menace pour l’équilibre géopolitique et géoéconomique international dans son ensemble car elles entravent le développement des États concernés et de leur population ainsi que l’aide internationale interdisant d’apporter des solutions pragmatiques à des problèmes d’instabilité endémique. De plus, la piraterie maritime devient une menace pour l’écosystème : attaques de pétroliers, méthaniers, butaniers qui menacent ou dispersent leurs cargaisons.
La piraterie maritime concerne aujourd’hui aussi bien les navires de commerce que les bateaux de plaisance. Elle n’est ni politique, ni idéologique.
Auparavant, seuls les petits bateaux de plaisance étaient touchés par les actes de piraterie dont les instigateurs ne volaient que ce qui présentait une valeur marchande. Puis, ce sont les navires de tourisme qui ont été concernés avec prises d’otages pour obtenir davantage de liquidités, souvent via une demande de rançon. Enfin, ce sont tous les navires qui sont aujourd’hui menacés : la sécurité des approvisionnements en hydrocarbures peut faire d’un porteur une cible de choix pour les pirates qui négocient la cargaison avec ou sans demande de rançon, de prise d’otages… Des revendications politiques peuvent s’ajouter aux prises comme lors de la demande de départ de troupes internationales du territoire somalien. Enfin, certains pirates font souvent partie de réseaux liés à ceux du crime organisé (trafiquants d’armes, d’êtres humains, de drogues, etc.). À l’avenir, on peut même redouter que certains navires de guerre deviennent des cibles pour les pirates (ou les terroristes maritimes). Le phénomène s’est donc globalisé. Mais les spécialistes de l’Organisation internationale maritime comme du Bureau maritime international s’accordent à considérer qu’il est bien difficile d’en connaître l’ampleur car de nombreux cas de piraterie ne sont pas déclarés, pour des raisons variées (coût de l’assurance, documents d’affrètement douteux).
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article