Le Sommet d’Astana organisé par le Kazakhstan porte en germe le nouveau rôle d’une OSCE qui se régénère en relançant des dossiers de fond sur l’articulation entre confiance, sécurité et transparence et veut prendre toute sa place dans l’architecture de sécurité eurasiatique.
Sommet d’Astana : l’OSCE se tourne vers l’Eurasie
The Astana summit: the OSCE looks towards Eurasia
The OSCE’s Astana summit, organised by Kazakhstan, will develop the notion of a new role for that organisation, now seeking to revive itself through rekindling fundamental debate on the link between confidence, security and transparency, with the desire to play a full part in the Eurasian security structure.
Les 1er et 2 décembre 2010, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) tient son premier sommet du XXIe siècle organisé par la première présidence d’un pays issu du bloc soviétique, le Kazakhstan. Cette combinaison inédite suscite de grands espoirs ; les résultats vont-ils être à la hauteur des attentes ?
La problématique du sommet
Lors de son précédent sommet tenu à Istanbul en novembre 1999, l’OSCE avait adopté la Charte pour la sécurité en Europe, neuf ans après la Charte de Paris pour une nouvelle Europe en 1990. La décennie qui sépare ces deux documents avait été marquée par un développement significatif de l’OSCE émaillé de sommets réguliers et de lancement de nombreuses missions en Europe de l’Est, dans les Balkans et le Caucase, et en Asie centrale. Cet ensemble institutionnel et opérationnel avait constitué et alimenté la dynamique interne et externe de l’OSCE qui s’est réduite dans le sillage des attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Créée en pleine guerre froide sous la forme initiale d’une conférence, l’OSCE a été, et demeure, le forum de discussion sur les questions de sécurité rassemblant les pays de ce qui était alors qualifié « Est » et « Ouest ». Si le clivage a disparu, la réalité géographique persiste et ce sont toujours les pays s’étendant « de Vancouver à Vladivostok » (selon la formule de James Baker dans son discours de Berlin du 18 juin 1991) qui constituent la zone OSCE.
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