Les drones se multiplient au-dessus des théâtres d’opérations et posent des problèmes moraux et légaux lorsqu’ils sont employés armés pour des opérations d’éliminations ciblées.
Les UAV armés sous le feu des débats
Armed UAVs come under fire
The drones that are increasingly employed over operational theatres pose a number of moral and legal questions when armed and used in surgical strikes.
Une des caractéristiques des conflits modernes est le recours croissant aux nouvelles technologies. Parmi celles-ci, les drones, dont le nombre ne cesse d’augmenter dans les théâtres d’opérations, semblent prendre une place prépondérante dans les débats entourant les engagements. Si l’existence de ces systèmes d’arme n’est pas une nouveauté, en revanche leur prolifération – verticale (augmentation du nombre de systèmes) et horizontale (augmentation du nombre d’États possédant ces systèmes) – apparaît comme plus récente. Avec 43 États qui en développent ou en possèdent, il paraît évident que les drones sont devenus une « arme de choix » dont le recours dans les conflits modernes n’est pas sans soulever de nombreuses interrogations.
Ces dernières résultent notamment d’une évolution amorcée en 2001 lorsque les premières plateformes aériennes pilotées à distance, initialement conçues pour des missions ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), connurent des évolutions leur permettant d’emporter et de délivrer de l’armement. Si les premiers emplois des UAV (Unmanned Aerial Vehicles) armés au Yémen, en 2002, par les États-Unis, restaient alors marginaux, le recours à ces systèmes tend aujourd’hui à se développer. Les médias, écrits comme audiovisuels, s’en font d’ailleurs largement l’écho, à tel point que le MQ-1 Predator et le MQ-9 Reaper ont peu à peu quitté les pages de la presse spécialisée pour investir les colonnes d’une presse plus généraliste. Cette amplification du phénomène n’est d’ailleurs pas sans poser problème. L’accès à l’information permet désormais aux opinions publiques d’interférer dans des débats jusque-là réservés à un cercle d’initiés.
Si la légitimité des UAV dédiés à des missions de surveillance et de reconnaissance apparaît relativement peu contestée, l’essentiel du débat semble aujourd’hui tourner autour de la délicate question de la légitimité morale et de la légalité des systèmes armés. Encore faut-il se demander si cette question est véritablement posée en des termes pertinents. Il paraît en effet nécessaire de s’interroger, tout d’abord, sur la raison d’être de ces systèmes et sur les espoirs qu’ils ont fait naître, avant de s’intéresser plus spécifiquement aux plateformes armées et aux dérives auxquelles elles peuvent conduire.
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article