États-Unis - Politique étrangère américaine
La campagne pour les élections présidentielles de novembre 2012 est désormais lancée et, pour l’heure, ce sont le déficit et la dette publics qui tiennent lieu de principaux sujets d’affrontement. C’est donc par la question du budget de la défense, austère à plus d’un titre, que s’ouvre tout naturellement cette chronique, avant de passer en revue trois sujets qui nous semblent constituer les principales sources d’incertitude pour la politique étrangère américaine en 2011 et au-delà : la Chine, l’Afghanistan et le Moyen-Orient.
Budget de la défense
Les débats entourant le vote du budget, en particulier les positions de Robert Gates, témoignaient dès 2008 de la volonté d’assumer des choix stratégiques forts, en gérant au mieux l’affrontement entre le « complexe militaro-industriel » et le Congrès. Deux ans plus tard, sur fond de célébration des cinquante ans du discours d’adieu du président Eisenhower (17 janvier 1961) qui, le premier, mit en garde la nation contre les dérives potentielles dudit complexe militaro-industriel, il est difficile de tirer des leçons pour l’avenir, tant les chiffres et analyses font l’objet de diverses manipulations.
Une donnée semble toutefois indiscutable : le budget du DoD a doublé en une décade. Et les deux guerres d’Irak et d’Afghanistan pèseraient environ $ 160 milliards sur un total de $ 720 milliards en 2010. La coupe de $ 78 milliards sur cinq ans proposée par Robert Gates entraînerait en termes réels un ralentissement de l’augmentation, non une baisse du budget. Et ce, malgré la réduction attendue des coûts des deux guerres à l’horizon 2015. Le F22 de l’Air Force et l’Expeditionary Fighting Vehicle des Marines ont été touchés, suivant un destin comparable aux Future Combat Systems de l’Army et aux destroyers DDG-1000 de la Navy. Army et Marines pourraient également subir un retour de balancier, avec une réduction de 50 000 soldats pour la première, de 20 000 pour les seconds. Il faut également souligner le démantèlement du Joint Force Command, malgré le maintien d’environ la moitié des effectifs sous la pression des élus de Virginie.
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