En faisant le point sur les évolutions récentes du déploiement des forces armées outre-mer, l’auteur nous montre comment elles s’intègrent de plus en plus étroitement dans les missions de service public et de sauvegarde territoriale des espaces ultramarins de souveraineté nationale.
Les forces françaises de souveraineté
French sovereignty forces
In summing up recent developments in the overseas deployment of the armed forces, the author shows how they are becoming ever more integrated into missions of public service and the preservation of national sovereignty in overseas territories
Les forces de souveraineté sont des forces militaires prépositionnées dans les départements et collectivités d’outre-mer. Réparties sur cinq implantations, en zone Sud de l’océan Indien (La Réunion et Mayotte), en Guyane, aux Antilles (Martinique et Guadeloupe), en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie (1), elles sont placées sous l’autorité de cinq commandants supérieurs (Comsup). Elles ont sur leur territoire de stationnement respectif le même statut que les forces stationnées sur le territoire national métropolitain et sont soumises aux mêmes règles d’emploi lorsqu’elles sont mises en œuvre en soutien de l’action de l’État. Cependant, compte tenu des intérêts de la France, de l’immensité des espaces sous juridiction nationale, de l’éloignement et de la relative faiblesse des moyens des autres administrations, les armées occupent une place prépondérante au cœur du dispositif de sauvegarde générale outre-mer. Alors qu’elles connaissent une réorganisation sans précédent, les forces de souveraineté devraient conserver un rôle central dans une relation civilo-militaire renouvelée et plus équilibrée.
Le rôle particulier des armées dans le contexte de l’outre-mer
L’outre-mer français, qualifié d’espace ultramarin, se caractérise à la fois par l’insularité, hormis la Guyane, et une grande dispersion géographique avec des élongations à l’échelle de l’Europe. L’environnement naturel y est souvent exigeant et les phénomènes climatiques marqués. Ces régions représentent 4 % de la population française, 18,8 % du territoire et 96 % des zones économiques exclusives (ZEE).
Si ces territoires ont connu des évolutions différentes, tous sont marqués par une fragilisation de leur contexte régional qui, dès lors, fait apparaître la France d’outre-mer comme un havre, ou parfois un vecteur, de stabilité. Par ailleurs, la défense de nos intérêts ainsi que la préservation des espaces essentiels à l’activité économique, et la liberté des échanges, constituent l’un des défis majeurs de l’outre-mer.
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