En mettant en perspective le glissement d’une guerre contre le terrorisme vers l’établissement d’un État afghan viabilisé selon les normes occidentales, l’auteur nous montre comment s’est construite l’impasse actuelle.
Le nœud gordien afghan
The Afghan Gordian knot
The author explains how the current stalemate in Afghanistan has arisen by describing the gradual morphing of a war against terrorism into the establishment of an Afghan state constructed on western lines.
La guerre en Afghanistan est la conséquence de l’attaque subie par les États-Unis le 11 septembre 2001 à New York contre les « tours jumelles » et à Washington sur le Pentagone. Le 13 septembre 2001, deux jours après ces attentats, le président George W. Bush a exigé des taliban, au pouvoir à Kaboul, l’extradition du chef de Al-Qaïda, Oussama Ben-Laden. Très rapidement, deux opérations militaires furent organisées contre l’Afghanistan et Al-Qaïda. La première strictement américaine porte le nom de code « Liberté immuable » (Enduring freedom). Forte d’environ 30 000 hommes, elle a commencé le 7 octobre 2001. La seconde est menée par la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias/IFAS) regroupant 48 nations et plus de 85 000 hommes intervenant sous mandat de l’ONU (1). Cette force est arrivée en Afghanistan le 20 décembre 2001. L’Otan a pris le commandement de la Fias en août 2003.
Ces deux opérations avaient pour but de venir à bout du terrorisme. Les « milices du Nord » (pour l’essentiel des combattants tadjiks) du commandant Massoud ont prêté main-forte aux troupes étrangères et furent très vite transformées en embryon d’une nouvelle force de sécurité afghane le 4 janvier 2002 par un accord militaire technique, la Fias assurant seule la mission d’« assistance et de sécurité ». En trois mois les taliban furent chassés du pouvoir.
Pourtant, plus de neuf années après, les perspectives de paix semblent s’éloigner. Si les Américains et l’Otan – les États-Unis étant la puissance dominante en son sein – se trouvent en 2011 dans une situation si compliquée, c’est peut-être parce que, initialement, Washington a commis des fautes politiques qui sont la cause de l’impasse militaire et des résultats aléatoires de la « reconstruction ».
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