Le « paradoxe harmonieux » sur lequel la Chine fonde son développement économique veut concilier, voire combiner, les atouts de son système politique et social centralisé avec les facilités qu’offre l’économie libérale. Appliquée à sa stratégie régionale, cette stratégie subtile vise à valoriser le paradoxe sur lequel elle se développe.
Émergence, compétition, confrontation et harmonie
Emergence, competition, confrontation and harmony
China is basing its economic development on a harmonious contradiction, with the aim of reconciling or even combining the advantages of its centralised political and social system with those afforded by a liberal economy. When applied to its regional strategy, this subtle approach is aimed at adding value to the very contradiction from which it is developed.
Si aujourd’hui tout le monde fait allusion à l’Empire du Milieu, le mystère chinois perdure. Il suscite fascination, curiosité, inquiétude, enthousiasme et méfiance. Comment la Chine s’insère-t-elle dans la gouvernance libérale ? Les carnets de voyages des grands itinérants ayant fait escale en Chine révèlent tous cette atmosphère de paradoxes. Mao Tse Toung, lui-même, l’évoquait dans son ouvrage intitulé La stratégie de la guerre révolutionnaire : « La Chine est un grand pays où la nuit tombe à l’Ouest quand le jour se lève à l’Est ; où la lumière se retire au midi, tandis que le Nord s’éclaire ». La conjonction d’idées opposées se retrouve partout dans les arcanes du système chinois. Les fondements mêmes du régime de la République populaire de Chine en sont marqués.
Comment ce pays a-t-il pu allier communisme idéologique et capitalisme économique et ce, depuis vingt ans ?
Cet environnement étrange, mélange de thèse et d’antithèse, semble être à l’origine même de la complexité du monde chinois. Dans les faits, ces contradictions dévoilent un système fondé sur le principe de l’équilibre parfait, de l’harmonie globale. Tout événement, toute décision, tout mouvement possède son pendant qui doit lui apporter équilibre et prospérité. La République populaire de Chine réfute cependant l’idée selon laquelle son régime trouverait racine dans des forces paradoxales. Elle atteste que sa singularité repose, à l’image du Yin et du Yang, sur des forces contraires mais non-opposées.
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