La Chine a appris des précédentes crises les principales leçons qui lui ont permis de réagir vivement à la dernière et de s’en épargner les effets économiques. Elle a repris sa longue marche vers la prospérité et le développement régional et nous serions bien inspirés, nous Français principalement, de rechercher des chemins de convergence et de complémentarité dans un dialogue équilibré avec elle, dans tous les domaines.
La Chine et le pendule
China and the pendulum
Previous crises taught China the fundamental lessons that enabled it to react robustly to the latest one, and in doing so avoiding its economic consequences. The country has resumed its long march towards prosperity and regional development, and the West, particularly France, ought to respond to this prompt by seeking out paths of convergence and complementarity through a broad-ranging dialogue of equals with China.
La crise économique et financière majeure que nous rencontrons actuellement a montré l’incapacité de la plupart des économistes à la prévoir, même si nous savons mieux la gérer qu’en 1930, et a fait perdre son équilibre à l’analyse économique. Ainsi, tels des pendules, les observateurs et commentateurs passent-ils du jour au lendemain, sans aucune logique et entraînés par le court-termisme dominant, des plus noires prévisions à un optimisme immodéré accentuant par là même la volatilité des comportements et des marchés.
La Chine est un cas exemplaire de ce dérèglement. À l’occasion de l’incessante querelle sur l’existence ou non d’un « découplage » entre les économies émergentes et celles des pays développés, nous avons en effet pu entendre successivement que l’Empire du Milieu allait s’effondrer avec la chute de ses exportations, puis que la Chine était sauvée par la mise en place de son plan de relance de 585 milliards de dollars en 2009, mais qu’une bulle immobilière allait éclater et tout emporter, puis que le taux de croissance du PIB était revenu à 10 % en 2010 ; mais que maintenant, les rumeurs vont bon train sur le trucage des statistiques officielles publiées par Pékin, sans mentionner les risques annoncés d’une inflation galopante qui emporterait une économie encore fragile… Le tournis nous gagne…
Le pendule des économistes
Cette approche court-termiste, outre qu’elle a été, avec la recherche frénétique du profit immédiat, l’une des causes principales de l’effondrement récent d’une partie du système bancaire et financier du monde développé, ne permet pas de comprendre la réalité de l’évolution de la Chine, qui inscrit au contraire son action dans une stratégie à long terme avec les succès que l’on connaît. Pour ma part, je constate quotidiennement les effets de ces valses hésitations sur la politique d’investissement de grandes institutions financières qui, bombardées d’informations pléthoriques et chaotiques, s’abstiennent, en conséquence, de tout engagement à long terme, manquant ainsi les performances élevées sur longue période des marchés émergents, pourtant nécessaires à l’optimisation de la gestion de nos épargnes.
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