L’auteur nous rappelle la chronologie des relations diplomatiques souvent houleuses entre la Chine et les États-Unis en s’attardant particulièrement sur les deux dernières décennies. Taïwan et Tibet ; droits de l’homme et libertés démocratiques ; Tien-an-Men ; non-prolifération balistique, chimique, biologique et nucléaire ; accords de sécurité américano-nippon ; etc. autant de sujets réguliers de frictions pour les deux grands que l’auteur explique tout en indiquant également les 3 éléments d’un rapprochement nécessaires à savoir les responsabilités globales (OMC, ONU), les responsabilités en Asie et la vertigineuse croissance du marché chinois.
Chine et États-Unis, face à face (octobre 1996)
Au printemps dernier, les relations sino-américaines ont connu une phase de grande tension avec la crise du détroit de Taïwan. Deux porte-avions américains arrivaient dans les parages à la suite des tirs de missiles balistiques chinois (d’exercice) qui visaient apparemment les électeurs taïwanais. Entre Washington et Pékin, le conflit sur les droits de propriété intellectuelle (copyrights) rebondissait en même temps, avec des menaces mutuelles de sanctions douanières qui auraient fait souffrir les deux parties.
Soudain, en mai et juin, le climat se calmait pourtant : les Chinois fermaient quelques usines spécialisées dans la contrefaçon de disques et gelaient temporairement la politique à l’égard de Taïwan. Washington renonçait à ses sanctions, proposant au contraire un échange de visites des chefs d’État au cours des deux prochaines années. Début juillet, le conseiller à la Sécurité nationale Anthony Lake se rendait dans la capitale chinoise afin de reporter toutes les échéances. Bill Clinton et Jiang Zemin avaient tous deux besoin de calmer les frictions sino-américaines pour des raisons intérieures. Les problèmes restent cependant et la campagne présidentielle américaine n’a pas vraiment annoncé un changement spectaculaire de la politique chinoise des États-Unis (1).
De 1949 à 1971, Pékin et Washington avaient connu vingt-deux ans de rupture quasi complète avant que les visites en Chine de Henry Kissinger et du président Richard Nixon n’aboutissent à un rapprochement, marqué par le communiqué de Shanghai de février 1972. Cette évolution s’est accentuée ensuite jusqu’à des relations complètes et diversifiées, culminant dans le voyage triomphal de Deng Xiaoping aux États-Unis (début 1979) et la quasi-alliance de 1979-1981.
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