Mao Tsé-Toung et la stratégie révolutionnaire
Deux événements importants, qui consacrent toute une œuvre révolutionnaire, viennent de se produire les 15 et 28 septembre 1954, à Pékin, sous les toits d’or de la Cité impériale. À l’unanimité des voix, l’« Assemblée chinoise des députés du peuple » ratifie alors la nouvelle Constitution et porte Mao Tsé-Toung à la présidence de la République populaire, tandis que le général Chu Teh, commandant en chef des armées communistes chinoises depuis 1931, grand stratège de la « Longue Marche », devient Vice-Président.
Dans une époque saisissante d’évolutions et de contrastes, après des dizaines d’années remplies de batailles ouvertes, l’accession de ces deux hommes aux plus hauts sommets constitue une victoire sans précédent dans une histoire de quarante siècles. Victoire totale remportée de l’intérieur, par le plus faible sur le plus fort. Victoire chargée d’inconnues mais riche d’enseignements.
Aussi est-il intéressant de se pencher en particulier sur celui qui recueille le « mandat du ciel » (1) et émerge comme le maître d’un demi-milliard d’hommes et de l’une des plus grandes armées du monde ; d’étudier sa stratégie révolutionnaire pour essayer d’y découvrir peut-être une leçon, avec le même souci de comprendre et de voir juste qu’apporte l’historien lucide à scruter une époque, un personnage de premier plan.
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