La stratégie des zones d'appui de manœuvres (I)
La dernière guerre a fait réapparaître, en la perfectionnant, une forme de l’organisation défensive sous la dénomination de zone d’appui de manœuvre. Cette appellation nouvelle exprime une conception aussi ancienne que l’art de la guerre. De l’antiquité à l’époque contemporaine, on retrouve la notion de zone d’appui de manœuvre, tant à l’échelon stratégique, qu’à l’échelon tactique, sous des vocables divers : place d’armes, position clef, môle, pilier avec les mêmes caractères essentiels : rôle statique, subordination — au moins dans le cas de la zone d’appui terrestre — aux forces mobiles de campagne, en étroite liaison avec elles.
Il n’est pas dans nos intentions de définir la zone d’appui de manœuvre et encore moins d’en fixer les limites, l’organisation intérieure, le commandement, le ravitaillement, données essentiellement variables suivant la mission, l’importance, la situation géographique et les conditions du moment.
Nous nous bornerons à de rapides analyses, sans lien évident entre elles, des cas les plus typiques de zones d’appui de manœuvre au cours du deuxième conflit mondial. C’est peut-être, après tout, l’intérêt le plus clair de cette étude que de présenter, dans la relation de faits historiques récents, ce qui peut être pour l’avenir une expérience valable, sinon une leçon.
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