La guerre atomique et l'occupation du terrain
De temps immémoriaux, dans notre petite Europe ou dans une Afrique semi-désertique, nous avons eu l’habitude de voir la victoire se concrétiser dans l’occupation des territoires ennemis. La théorie s’est emparée de cet empirisme et l’a transformé en postulat. Et l’on va répétant, que l’armée de l’Air ne saurait jamais devenir l’armée de la Décision car elle « n’occupe pas le terrain » et que l’infanterie, parce qu’elle réalise cette occupation, reste et restera l’armée autour de laquelle doit se constituer la Défense nationale. L’on rappelle aussi plus judicieusement ce truisme militaire, que le but de la guerre est la destruction des forces ennemies et non la poursuite d’objectifs géographiques.
C’est un lieu commun de dire que nous vivons une période cruciale de l’histoire humaine : la fission et la fusion de l’atome déchaînent des forces terrifiantes, à l’échelle cosmique. Si une guerre se déclenchait, elle intéresserait le monde entier, ne laissant aucun recours à la diplomatie. Il est évident que de telles conjonctures devraient révolutionner la conception et l’aspect des opérations militaires. Il importe donc de repenser certains postulats, à la lumière des réalités présentes. Aussi, pensons-nous rester dans la ligne des grands principes militaires en prétendant que, de nos jours (en ce qui concerne les guerres totales), l’aviation avec ses bombes atomiques détruit infailliblement et totalement la puissance ennemie et donne ainsi au problème de l’occupation du terrain un aspect entièrement nouveau.
Il convient de souligner la gravité profonde des conséquences à tirer de cette mise à jour des valeurs.
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