Gendarmerie - La dialectique “gendarmique”
Parce qu’elle s’attache à mettre en évidence, par-delà l’apparente unité institutionnelle, les tensions et contradictions qui sont le moteur du changement social, la perspective dialectique peut être retenue pour qui entend mieux cerner la situation actuelle de la gendarmerie. Les modifications qu’elle connaît en permanence procèdent de plusieurs logiques d’évolution qui résultent des demandes qui peuvent être contradictoires de l’environnement social et de l’institution elle-même.
Ce changement social s’effectue, en effet, sous la pression de facteurs externes comme le progrès technique, la modification du cadre normatif, l’évolution de la délinquance et la réorganisation de la défense nationale, mais aussi internes comme l’adoption de nouvelles doctrines d’emploi et la prise en compte des aspirations au mieux-vivre des personnels. Dans le recensement des éléments de cette logique de contradiction dynamique figurent trois mouvements antinomiques, trois dilemmes : polyvalence-spécialisation, militarisation-« policiarisation » et territorialité-rationalité.
La gendarmerie se trouve, en effet, écartelée entre, d’une part une conception traditionnelle du service mettant l’accent sur sa polyvalence, la préservation de sa dimension militaire et de son maillage territorial, et d’autre part une position plus moderniste insistant sur la nécessité de la spécialisation, de la montée en puissance de l’activité policière et du redéploiement territorial (1).
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