Isolée du monde extérieur jusqu'à l'inauguration de l'aérodrome de Faaa en mai 1960, la Polynésie Française a connu des transformations économiques et sociales profondes au cours des dix dernières années. Les nouvelles conditions de vie font du développement des ressources un impératif. L'auteur a suivi, de 1962 à 1966, à la Présidence de la République, les problèmes des territoires français du Pacifique.
La Polynésie française et le Centre d’expérimentations du Pacifique
Il est banal de constater, en superposant la carte de la Polynésie Française à celle de l’Europe, l’extraordinaire dispersion des îles et archipels composant le Territoire. Si on fait coïncider Papeete, le chef-lieu, avec Paris, les Îles-sous-le-Vent, dont les plus connues sont Raiatea et Bora-Bora, s’étendent au-delà de la Bretagne vers le Pays de Galles, les Marquises entourent Oslo, les Gambier s’étalent de Belgrade à Bucarest, les Îles Australes se situent dans le Golfe du Lion et les Tuamotu s’éparpillent de Bruxelles à Berlin, Prague et Vienne (voir carte ci-après).
Sur une superficie océanique de 4 000 000 km3, la surface globale émergée des 125 îles du Territoire, atteint 4 000 km2 ; Tahiti, la plus grande (1 042 km2), est plus petite que la Martinique (1 100 km2) et représente à peine le l/8e de la Corse (8 722 km2).
À 17 500 km de Paris et à 5 000 km de Nouméa, Tahiti se trouve à 9 500 km de Tokyo, à 6 500 km de Los Angeles, à 4 500 km d’Honolulu, à 6 000 km de Sydney, à environ 4 000 km d’Auckland et à quelque 8 000 km de Santiago.
Il reste 98 % de l'article à lire
Plan de l'article