Le rôle de l’OSCE en Asie centrale est l’objet de cette intervention : l’auteur rappelle l’intégration au sein de cette organisation des cinq républiques. Dès juillet 1992, un programme d’appui aux pays d’Asie centrale est adopté, avant que l’OSCE ne s’intéresse à la gestion des crises à partir de 1994. Une véritable stratégie globale se met actuellement en place dans les domaines habituels d’activité de cette organisation.
Le rôle de l'OSCE en Asie centrale
En intégrant en son sein les cinq États d’Asie centrale, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a choisi d’ajouter une dimension eurasiatique à sa dimension euro-atlantique.
Dès janvier 1992, la décision d’accepter l’adhésion de ces cinq pays fut prise. Trois principales raisons expliquaient ce choix de la part des États participants à l’Organisation (même si, formellement, elle s’appellera Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe jusqu’en 1995) : avant toute autre raison, il existait une volonté de la part des pays occidentaux de sceller l’éclatement de l’URSS au niveau pan-européen ; il s’agissait également d’intégrer les pays d’Asie centrale au sein de l’OSCE, pour éloigner le spectre d’une adhésion au fondamentalisme iranien ; enfin, les pays occidentaux tenaient à lier ces nouveaux États aux principes des droits de l’homme, énoncés au sein de l’OSCE.
Plusieurs obstacles avaient rendu cette décision problématique. Ces États, contrairement à ceux d’Europe centrale, n’avaient pas de passé démocratique. Ils étaient ce qu’on pourrait appeler « des clones en miniature de l’URSS ». Compte tenu de leur isolement à l’époque soviétique, ils n’avaient pas non plus d’expérience de la diplomatie multilatérale. En outre, ces pays étaient traversés par des courants claniques ou tribaux et certains furent, dès l’indépendance, déstabilisés. Leur adhésion au sein de l’Organisation impliquait, en conséquence, une future gestion des crises. Enfin, et surtout, l’OSCE intégrait des « pays culturellement différents ».
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