Institutions internationales - Kyoto un jeu de reversi truqué - L'Europe ne peut s'agrandir sans indisposer Washington - Un monde musulman sans gouvernail
L’École des Annales prônant l’histoire des mentalités et non des événements n’a guère imprégné nos médias pour qui le moindre fait actuel est qualifié d’historique. On nous l’assura lorsque le dollar franchissait naguère la barre des dix francs, quand l’Otan offrit un siège à la Russie, etc., et voici que la lecture de nos journaux nous enseigne que l’accord de Kyoto sur l’effet de serre, celui de l’OMC sur la libéralisation des services financiers, le compromis de Luxembourg sur l’élargissement de l’Union européenne, sont autant de dates historiques. À croire que Salamine, Bouvines, Lépante ou Waterloo ne furent que des faits divers !
Pourquoi cette propension à surfaire ? Nous n’en retirons aucun bénéfice pour la saine compréhension de l’actualité, d’autant que la plupart du temps ces événements ainsi mis au pinacle se révèlent par la suite d’une portée fort limitée, ou bien entraînent des conséquences imprévues, facteurs de nouvelles difficultés à surmonter.
Kyoto : un jeu de reversi truqué
Pour qui tout est simple les solutions sont à portée de main. Mme Dominique Voynet en est bien consciente qui déclarait : « Ce sont d’abord les pays les plus industrialisés qui doivent faire les efforts les plus rapides et les plus intensifs ». Une variante du jeu de reversi où disposer d’atouts vous conduit à perdre. Les États-Unis qui ont l’âme aussi fraîche avec une pincée de sens commercial ont aussitôt suggéré de racheter à leur profit la quote-part de pollution accordée à des pays qui ne pourraient pas en faire emploi. Le jeu étant à somme nulle, il suffisait de devenir détenteur de points de bonus du voisin pour éponger son propre malus. C’est ce qu’on a appelé à Kyoto les « permis négociables ». Le principe en a été admis, mais non entériné. Sans doute ne voulut-on point entrer dans la logique du « sapeur Camembert » qui, ayant creusé un trou, se devait d’en excaver un autre pour y mettre la terre du premier…
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