« Notes sur la doctrine française »
Cette étude a pour objet de montrer les différences entre les conceptions française et italienne ; l’auteur les attribue à l’inégalité des potentiels de guerre et à une orientation différente des esprits.
Le potentiel français, dit-il, a deux points faibles. Ces facteurs négatifs sont la pauvreté démographique du pays et le pacifisme d’une Nation arrivée au maximum de sa puissance, d’où découlent ses tendances conservatrices et sa répulsion pour une guerre de sacrifice.
Au contraire, comme facteurs positifs, il faut compter la richesse française en matériel, en or et en moyens de communication ; c’est le second empire colonial du monde.
Les caractéristiques françaises sont donc sa pauvreté en personnel et sa richesse en matériel, d’où la doctrine du matériel, dont la rançon est qu’il faut gagner du temps pour lui donner son plein rendement. L’auteur en conclut qu’au début d’un conflit, la France doit se mettre sur la défensive stratégique.
L’importance que la doctrine française accorde au feu est, suivant l’auteur, la conséquence de la doctrine du matériel ; le moteur du combat français, dit-il, tourne toujours au ralenti à cause de la prépondérance donnée au feu.
L’autre caractéristique de la doctrine française, suivant l’auteur, est le souci de la sûreté, conception très différente de l’italienne, qui conduit le commandement français à ne rien laisser au hasard, mais freine toute exploitation et laisse à l’ennemi le temps de se ressaisir. Cette conception méthodique de l’offensive est la caractéristique la plus nette de l’opposition des idées françaises et italiennes.