Ceux de Leclerc en Tunisie
Dans ce petit opuscule, le général Ingold raconte avec beaucoup de verve les combats livrés par les troupes françaises à la gauche des Britanniques dans leur marche victorieuse de Tripoli à Tunis. Les opérations menées par de petits effectifs composés d’éléments disparates, mais conduites avec un cran admirable, font honneur à ces troupes qui, depuis le Tchad, talonnent sans relâche un ennemi supérieur en nombre et en moyens.
M. le général Ingold fait ressortir qu’il était nécessaire pour le prestige national que la France fût représentée dans la bataille de la Tunisie du Sud, pendant que les forces françaises d’Algérie combattaient dans la Tunisie du Nord. C’est donc en plein accord avec le général de Gaulle que le général Leclerc s’est engagé à la gauche de la VIIe Armée, qui a fait apprécier l’aide française.
Complétées de quelques moyens indispensables (sapeurs, canons antichars, moteurs neufs pour les voitures du personnel) fournis par les Britanniques, renforcées plus tard par le Bataillon sacré hellénique, les forces sahariennes agissent dans un pays présaharien. Elles couvrent les Britanniques à l’ouest de Matmata, et le lecteur suit avec un intérêt poignant les divers combats : Ksar Rheilane, Oued Hallouf, Djebel Ontie, Djebel Mater, Gabès, Oudref, Bedour, Sidi el Abid, Sidi Nascri, Djebel Fadelon.
Agissant à la saharienne par une série de coups d’audace lancés avec une rapidité déconcertante pour l’ennemi, elles subissent parfois de dures réactions et l’aviation britannique doit leur venir en aide ; mais le recul sur un point est suivi sans délai d’une avance profonde dans une autre direction.
Tout cela est exécuté par de petits groupes organisés suivant les besoins du moment avec une grande souplesse de commandement rendue possible par la qualité des éléments mis en jeu. C’est dans les escarmouches, préludes de grandes batailles, qu’on distingue déjà la valeur de la troupe et des cadres, la maîtrise du chef, sa volonté de vaincre.