Coloniale
Le Japon a capitulé bien avant d’avoir évacué tous les territoires qu’il occupait en Chine et dans les mers du Sud. Tous ces pays sont donc virtuellement libres. Dès l’annonce de la nouvelle, le général de Gaulle adressait à l’Indochine un message de joie, de sollicitude et de reconnaissance, assurant que la France est prête à « réaliser les engagements qu’elle a pris pour le plus grand bien de tous ». Peu après, on apprenait la nomination de l’amiral Thierry d’Argenlieu au Gouvernement général de l’Indochine, cependant qu’une information de Tchoung-King [NDLR 2024 : capitale provisoire de la Chine de Tchang-Kaï-Chek] annonçait l’intention du général Alessandri de rejoindre Hanoï sans tarder. Le jour où cette chronique paraîtra, l’on saura probablement ce qu’est au juste la situation intérieure dans l’Union indochinoise, dans quelles conditions les Français auront participé au désarmement des forces nippones et comment ils auront repris en main l’administration du pays. Il ne faut pas se dissimuler, cependant, que l’avenir de notre œuvre en ce pays dépend, dans une large mesure, de l’attitude que prendront les États-Unis, la Chine et la Russie envers les puissances coloniales d’Extrême Orient.
* * *
La presse française, qui a copieusement commenté la victoire électorale du Parti travailliste, et essayé d’en prévoir les incidences internationales, ne semble guère avoir prêté attention au programme colonial du Labour Party. Les problèmes coloniaux de la Grande-Bretagne sont trop semblables aux nôtres – au moins en Afrique – pour que nous puissions nous désintéresser de la solution que la nouvelle majorité aux Communes entend leur donner.
Il reste 88 % de l'article à lire