En montrant le caractère continu et décisif du réchauffement climatique, l’auteur soutient que l’énergie nucléaire est la réponse appropriée et sans doute unique pour faire face au développement durable et sécurisé de la planète.
Le développement durable et le nucléaire, même combat
Sustainable development and nuclear power: a battle that is one and the same
In highlighting the relentless march of climate change the author supports the use of nuclear energy as the right response to the problem, probably the only response possible in the face of safe and sustainable development on our planet.
La sortie récente et rapide du nucléaire de la République fédérale d’Allemagne a déclenché une réaction non raisonnée de suivi dans d’autres pays. Pourtant, les émissions de gaz carbonique par habitant sont, en Allemagne, les plus élevées d’Europe. Certes, la catastrophe de Fukushima avait préparé le terrain. Il est utile d’essayer d’analyser ce comportement irrationnel, qui diverge des réalités d’un monde éduqué qui vient d’entamer son troisième millénaire et se flatte d’avancées technologiques pourtant dévoreuses d’énergie.
Le développement durable est communément mis, par réflexe et à tort, en opposition complète avec l’énergie nucléaire civile. Il est vrai que cette posture prône, avec grande sagesse, une consommation mesurée de l’énergie et la production de celle-ci à partir de sources d’origine renouvelable : éolien, biomasse, solaire photovoltaïque, énergies marines (vent, houle, courants, marées). Mais elle occulte le fait que l’humanité est en pleine expansion démographique et devrait atteindre 9 milliards d’habitants, soit 2 milliards de plus qu’aujourd’hui, vers l’an 2050, ce qui est relativement proche. Et le mode de vie moderne fera un usage de plus en plus grand de l’énergie. Et déjà, on commence à parler d’une planète aux ressources finies et comptées. La croissance de la population ne fera qu’accélérer le tarissement de celles-ci.
Réchauffement climatique actuel et à venir
Nul ne peut ignorer que le réchauffement climatique est une réalité importante. Notre Terre l’a déjà subi de nombreuses fois. Celui du Crétacé a commencé, il y a 120 millions d’années. Le dernier a eu lieu, il y a 56 millions d’années, lors de cette période appelée « maximum thermique » de la limite Paléocène-Eocène. Alors, des émissions lentes mais constantes, de gaz à effet de serre (jusqu’à un gigatonne par an) avaient provoqué un réchauffement graduel de la planète, étalé sur environ 20 000 ans, à la différence de celui du Crétacé qui avait duré des millions d’années. Aujourd’hui, nous assistons au premier réchauffement « anthropique » qui sera vraisemblablement aussi le dernier ! En effet, la température globale augmente actuellement bien plus vite que lors des épisodes mentionnés. Sous l’effet des fortes émissions de gaz à effet de serre, la température ne se stabilisera que lorsque les émissions cesseront. Chaque année, nous injectons 9 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère. D’après Lee Kump, professeur de géoscience à l’Université d’État de Pennsylvanie aux États-Unis, selon les projections qui prennent en compte l’accroissement de la population et l’industrialisation des pays en développement, cette quantité pourrait atteindre 25 gigatonnes peu avant l’épuisement de toutes réserves de combustibles fossiles.
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