Revue des revues
• La revue britannique Survival, de l’Institut international d’études stratégiques, dans son numéro de mai-juin 1985, publie un article de Keith A. Dunn et William O. Staudenmaier, intitulé « The Retaliatory Offensive and Operational Realities in NATO » (l’offensive de rétorsion et les réalités opérationnelles de l’Otan) (1).
Pour ces deux auteurs, le débat qui est en cours aux États-Unis cherche à sortir de l’impasse nucléaire en reprenant l’étude de stratégies classiques et des problèmes posés par les opérations militaires. Une des idées émises est celle de Samuel P. Huntington qui propose de remplacer la stratégie actuelle de l’Otan (stabilisation du front puis contre-offensive pour chasser les forces du Pacte de Varsovie du territoire allié) par une attaque par les forces alliées stationnées en Allemagne du Sud, dès que les unités du Pacte franchissent le rideau de fer.
Notre ami Robert A. Gessert a déjà fait état l’année dernière (2) des théories du professeur Huntington. La plus remarquable est celle où il soutient qu’une rétorsion (ou des représailles) a toujours fait partie de la notion de dissuasion nucléaire. Mais, voyant s’affaiblir la crédibilité de la riposte graduée et surtout celle d’une escalade vers l’emploi des armes nucléaires, Samuel Huntington recherche une rétorsion sur le plan classique par une prise de gages en Europe de l’Est. La dissuasion en serait ainsi renforcée, à son avis, les Soviétiques étant obligés d’abandonner une attitude uniquement offensive et les membres du Pacte de Varsovie se sentant impliqués dans une bataille qui se livrerait chez eux. De plus cette stratégie offensive pourrait faire partie d’un plan général en étant un élément d’une « escalade horizontale/géographique » sic dans le cas où l’Union soviétique serait militairement engagée ailleurs qu’en Europe.
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