Afrique - Organisation de l'unité africaine (OUA) : un plan de sauvetage économique
Lors de son voyage en Afrique, au mois de mai 1980, le pape Jean-Paul II avait dénoncé « les luttes idéologiques souvent importées qui ont pénétré l’Afrique ». Cette fois-ci, le souverain pontife a donné une autre coloration à son séjour sur le continent. Certes les problèmes de la foi ont eu une part aussi grande que lors des précédents séjours pontificaux, mais au Cameroun le souverain pontife a invité la communauté internationale à respecter la dignité des pays africains, notamment en prenant en compte les difficultés économiques. « On peut espérer, a-t-il déclaré, que les problèmes de sécurité Est-Ouest ne polarisent pas trop l’attention et l’emploi des ressources des pays dits du Nord : puissent-ils se soucier bien davantage des disparités croissantes avec les pays dits du Sud ».
Ces disparités sont plus importantes en Afrique que sur tout autre continent. La faiblesse économique y est telle qu’on ne recense aucun pays pouvant être classé parmi les Nations industrialisées. Le PNB (Produit national brut) de tout le continent n’atteint pas 60 % de celui de la France seule. Certes, une telle comparaison ne prouve rien, mais elle fixe un ordre de valeur qu’il convient d’avoir en tête si l’on veut prendre conscience de l’écart économique existant entre les nations industrialisées et les pays africains. En outre nombre de pays sont classés dans la catégorie « à hauts risques », souvent à cause de leur insolvabilité, parfois aussi en raison de la déliquescence de l’État, un phénomène qui apparaît à l’observateur étranger comme irrémédiable. D’ailleurs certains pays ne sont-ils pas entrés dans un cycle latino-américain de coups d’État successifs comme on vient encore de le voir en Ouganda et au Nigeria ?
Il est évident que cette situation ne favorise pas les investissements. D’où l’appel aux aides d’urgence dont il est difficile de bien connaître l’efficacité étant donné le manque de transparence des administrations locales. Il n’est d’ailleurs pas abusif d’y voir le masque d’une impéritie aux conséquences incalculables. Les gouvernements commencent à en prendre conscience et nous le notions ici même avec satisfaction au mois d’avril 1985. Depuis lors, les travaux de l’OUA sont venus confirmer cette tendance.
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