Faits et dires
* Je réitère l’ordre donné aux armées d’interdire, au besoin par la force, toute entrée non autorisée dans les eaux territoriales françaises et l’espace aérien français des atolls polynésiens du secteur de Mururoa et Fangataufa… Je rappelle que les essais nucléaires dans le Pacifique continueront autant qu’il sera jugé nécessaire pour la défense du pays par les autorités françaises et elles seules.
Président Mitterrand, directive aux armées, le 18 août 1985
* Les 14 pays participant au XVIe Forum des États du Pacifique Sud ont signé, le 6 août 1985, un traité de dénucléarisation de la région. Ils se sont engagés à ne pas posséder, tester ou utiliser d’armes nucléaires tout en autorisant le transit des navires nucléaires dans les ports des pays qui n’y seront pas opposés. Des protocoles d’accord vont être soumis à la France, la Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Rarotonga, le 7 août 1985
* La sécurité et le désarmement concernent tous les États européens. L’Europe ne peut laisser le monopole de la discussion de sa sécurité à deux Grands, aussi puissants soient-ils et aussi souhaitables que soient leurs rencontres. La CSCE (Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe) fournit le cadre le plus approprié où engager une négociation qui échappe à la logique des blocs, puisque chacun des 35 participants y est présent et actif, qu’il appartienne à une alliance militaire, soit neutre soit non-aligné.
M. Roland Dumas, Helsinki, le 30 juillet 1985
* De la façon dont se forment les rapports en Europe dépend dans une large mesure le développement de la situation internationale dans son ensemble, car la sécurité européenne est étroitement liée à la sécurité universelle.
M. Chevarnadze, Helsinki, le 30 juillet 1985
* Il est notoire qu’au cœur même des Accords d’Helsinki se trouve la consécration des réalités territoriales et politiques qui sont la conséquence de la grande victoire sur le fascisme allemand et de l’évolution d’après-guerre. Or, on ne peut ignorer le fait que depuis quelque temps se sont intensifiées les tentatives de mettre en doute les réalités territoriales et politiques en Europe.
M. Chevarnadze, ibidem
* L’Union soviétique a unilatéralement décidé de cesser toutes les explosions nucléaires à partir du 6 août 1985. Nous appelons le gouvernement des États-Unis à cesser également ses explosions nucléaires à partir de cette date qui est célébrée dans le monde entier comme la journée de la tragédie de Hiroshima. Notre moratoire sera maintenu jusqu’au 1er janvier 1986, mais il restera en vigueur plus longtemps si les États-Unis s’abstiennent de leur côté de procéder à des essais nucléaires.
M. Gorbatchev, le 28 juillet 1985
* Nous avons plus d’une fois proposé aux États-Unis de reprendre les pourparlers (interrompus en 1980) et aujourd’hui encore nous les appelons à l’arrêt complet des essais d’armes nucléaires.
M. Gorbatchev, le 13 août 1985
* L’Union soviétique ne construit pas d’armes spatiales de frappe, ni un système de défense antisatellites à grande échelle. Elle respecte strictement l’esprit et la lettre du Traité ABM (Anti-Balistic Missile) de 1972.
M. Gorbatchev, le 5 juillet 1985
* Nous proposons la création d’une organisation spatiale mondiale pour assurer une exploitation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. Cette création serait confiée à une conférence internationale qui devrait être convoquée au plus tard en 1987. Nous suggérons la constitution d’un comité préparatoire auquel tous les pays intéressés devraient faire parvenir leurs opinions et propositions avant le 1er mars 1986.
Lettre de M. Chevarnadze au secrétaire général de l’ONU, 16 août 1985
* Le projet américain dit de « guerre des étoiles » ne doit pas être réalisé car il entraînerait un changement qualitatif dans la course aux armements que se livrent les deux superpuissances.
M. Deng Xiaoping, le 3 août 1985
* La sécurité de l’Europe ne doit pas être dissociée de celle des États-Unis. Il ne doit pas y avoir au sein de l’Alliance des degrés de sécurité différents selon les zones. La stratégie de riposte graduée de l’Otan restera inchangée aussi longtemps qu’une autre solution plus riche de promesses n’aura pas été trouvée. Nous espérons que les négociations de Genève garantiront que le Traité ABM sera observé aussi longtemps qu’aucun autre accord n’aura pas été obtenu.
Chancelier Helmut Kohl, 5 juillet 1985
* Le débat atlantiste ou européen doit être définitivement dépassé. En vérité, il s’agit de lier les Européens, de renforcer l’Alliance atlantique par un pilier européen qui soit digne de ce nom et non par plusieurs petits piliers dont chacun aurait une structure différente.
M. Hans-Dietrich Genscher, le 27 juillet 1985
* Coup sur coup, les États-Unis ont annoncé qu’allait avoir lieu le 1er essai d’une arme antisatellite contre un satellite sur orbite basse, puis qu’il avait été procédé le 23 août 1985 au 1er essai d’un missile MX à partir d’un silo, c’est-à-dire dans des conditions opérationnelles.
* Abrogation aux États-Unis de l’amendement Clark qui interdisait toute assistance américaine à l’UNITA [Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola] en Angola. Cet amendement avait été voté en 1976.
* Le gouvernement néerlandais propose une réunion, en juin 1986 à La Haye, des 40 Nations participant à la conférence de Genève pour discuter de l’interdiction de la production des armes chimiques (Le Protocole de Genève de 1925 en interdit simplement l’usage ; il se réfère au droit de la guerre et non au problème du désarmement).