Aéronautique - La maintenance des matériels aériens de l'Armée de l'air
Durant l’année 1983, la Cour des Comptes a analysé minutieusement les méthodes et les coûts de maintenance des matériels aériens relevant du ministère de la Défense. Son rapport émis en 1984 conclut que, certes, des progrès restent à faire pour mieux maîtriser les coûts des opérations d’entretien, mais que, néanmoins, des gains de productivité très importants ont été obtenus au cours des 10 dernières années grâce à l’application de nouveaux concepts de maintenance.
De fait, s’agissant plus particulièrement de l’Armée de l’air, il est évident que la maintenance du Mirage 2000 n’a plus aucun point commun avec celle des Mirage III des années 1960-1970, et c’est cette évolution que se propose de retracer cette chronique.
La maintenance traditionnelle
Depuis 1945, la maintenance était essentiellement fondée sur un concept d’entretien préventif, dit « entretien à limites », qui conduisait par mesure de sécurité à limiter chaque matériel dans son fonctionnement ou son vieillissement avant de le soumettre périodiquement à une visite de contrôle. Cette maintenance traditionnelle faisait appel aux deux notions fondamentales de potentiel et de périodicité. Tout matériel se voyait attribuer un potentiel, c’est-à-dire une durée de vie et de fonctionnement en utilisation. Lorsqu’une des deux limites était atteinte, le matériel devait soit être réformé soit, le plus souvent, rénové et vérifié dans l’industrie. Là, il subissait un Entretien majeur (EMJ) ou une Révision générale (RG) qui le remettait pratiquement à neuf ou « à plein potentiel ». Ceci impliquait, dans le cas d’un aéronef, une immobilisation au sol qui pouvait atteindre neuf mois ainsi que des réparations parfois disproportionnées au regard des résultats obtenus.
Il reste 85 % de l'article à lire
Plan de l'article