• La Revue Internationale de Défense, publiée par Interavia à Cointrin-Genève, dans son n° 4/1983, donne un article intitulé « Les opérations combinées : les problèmes de défense vus par les Suédois », dont l’auteur est M. Tomas Ries de l’Institut universitaire des hautes études internationales de Genève.

Cet article décrit d’abord un grand exercice militaire auquel l’auteur a assisté entre le 23 et le 29 septembre 1982 dans les provinces méridionales de la Suède. Cet exercice important était destiné à montrer la détermination des Suédois à résister à toute tentative d’invasion. M. Ries explique cependant qu’une des idées majeures des Suédois est « l’équilibre nordique », c’est-à-dire le fait qu’aucune des superpuissances ne manifeste d’intérêt actif pour la zone. Si la Suède avait rallié l’Otan, l’Union soviétique se serait crue obligée d’occuper la Finlande. La Suède constitue ainsi une barrière de 1 500 kilomètres de long. Tant qu’elle est capable de se défendre, le flanc nord de l’Alliance est protégé, alors que les Soviétiques ont renforcé leurs moyens navals dans la presqu’île de Kola, et qu’en conséquence Norvège et Danemark doivent augmenter leurs liens avec l’Otan.

D’après M. Ries, la politique suédoise de défense a pour objectifs principaux de détruire toute force d’invasion et sauvegarder l’intégrité de son territoire, de ses eaux territoriales et de son espace aérien. Une attaque isolée étant improbable, la Suède ne peut être envahie que par des forces « marginales » distraites de l’effort principal ennemi. Les forces armées suédoises sont équipées de matériel de très haute qualité, adapté aux conditions climatiques locales et fabriqué par une industrie d’armement indépendante. La Suède n’est pas par elle-même un objectif important dans une guerre générale entre l’Est et l’Ouest mais un lieu de passage pour les avions, les missiles de croisière et les forces terrestres. Les aérodromes suédois étendraient la couverture aérienne soviétique en mer de Norvège.