Défense en France - La Loi de programmation militaire 1984-1988 : continuité de la politique de dissuasion nucléaire et développement des capacités d'action rapide - Visite du président de la République fédérale d'Allemagne aux Forces françaises en Allemagne (FFA)
La Loi de programmation militaire 1984-1988 dont nous avions présenté les éléments essentiels dans notre chronique du mois dernier a finalement été votée par l’assemblée nationale le 20 mai 1983. Les tableaux des commandes et des livraisons de matériels que nous avions publiés, même si les réalisations des programmes débordent largement 1988, ne suffisent pas à préciser le visage de nos forces armées à l’horizon de l’an 2000. Essayons de le faire en utilisant pour cela un document fort intéressant, le rapport établi au nom de la commission de la défense nationale et des forces armées par M. Luc Tinseau, député, ainsi que l’annexe qui y est jointe et qui a été établie par son collègue, M. Jean-Yves Le Drian au nom de la commission des Finances, de l’Économie générale et du Plan.
S’il y a un domaine qui ne tolère pas l’improvisation, c’est bien celui de la défense. M. Luc Tinseau le souligne : après avoir d’abord fait le bilan de la précédente Loi de programmation, il affirme qu’« une certaine continuité est nécessaire ». Les principes d’indépendance, d’autonomie de décision, de recherche de la paix qui ont jusqu’ici guidé la politique française demeurent inchangés. Notre stratégie se veut, comme par le passé, dissuasive et défensive. Mais les moyens de notre défense doivent évoluer et s’adapter aux défis que nous posent « de nouvelles sources d’instabilité ».
Ces sources se situent aussi bien en Europe que dans les zones marginales et dans l’hémisphère sud. En Europe, les SS-20 semblent être l’instrument d’une tentative de découplage entre les États-Unis et le continent ; ils pourraient conférer à l’Union soviétique la maîtrise de l’escalade et contraindre l’Otan à renoncer à la riposte stratégique. Le déséquilibre des forces porte également sur les armements conventionnels (chars et avions) pour lesquels le Pacte de Varsovie détient une supériorité significative.
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