Paquebots et cargos stratégiques
La guerre de Corée pour les Américains, comme celle d’Indochine pour nous, conduites à plus de 10.000 kilomètres des Métropoles, sont venues rappeler l’importance capitale des moyens de transport transocéaniques à grand rendement sur lesquels repose, par définition, la stratégie atlantique.
Or, les performances des transports aériens, notamment dans leurs traversées spectaculaires de l’Atlantique nord en dix heures, alors que les paquebots les plus rapides mettent cinq jours pour effectuer le même parcours à vitesse rentable, masquent, aux yeux de l’opinion publique, les véritables possibilités relatives de l’avion et du navire, lorsqu’il s’agit de transports massifs et prolongés à de grandes distances outre-mer.
Les autorités américaines, peu suspectes de conservatisme en matière d’utilisation des progrès techniques, eurent, les premières, la révélation chiffrée de la limite d’emploi de l’avion pour de tels transports. Lorsqu’elles firent étudier, en 1942, les conditions d’établissement d’un trafic stratégique de 100.000 tonnes par mois entre San Francisco et l’Australie, elles se trouvèrent en face des chiffres suivants :
Il reste 96 % de l'article à lire
Plan de l'article