Vers un encerclement de l’Occident
Quelques années avant le dernier conflit mondial, un parti politique couvrit d’affiches les murs de Paris. Ces affiches, qui comportaient plusieurs cartes géographiques de l’Europe, montraient de façon frappante le plan de conquête établi par l’Allemagne hitlérienne. On y voyait cette dernière absorber successivement l’Autriche, la Bohême, la Pologne, la moitié de la France, la côte nord-ouest de l’Espagne, et enfin l’Ukraine. Les dates de ces annexions étaient même données, avec la précision du mois. À cette époque, le Français moyen, insouciant et sceptique, se contenta de sourire, de hausser les épaules ou de crier à la provocation. Et cependant, année par année, il put voir se matérialiser le vieux rêve monstrueux des pangermanistes. Après l’armistice de juin 1940 même, ceux qui se souvenaient encore de ces affiches, marquées de la svastika, découvrirent avec horreur que la ligne de démarcation y avait été fort exactement tracée. Quant aux dates, Hitler était « en avance » sur son plan !
Plus tard, s’il hésita à s’emparer de Bilbao et de la côte de Galice jusqu’au cap Finisterre, il conquit l’Ukraine dans les délais prévus.
Là s’arrêta la série de ses succès et, finalement, il échoua. Mais cet exemple doit nous montrer qu’il ne faut pas ricaner lorsqu’un doctrinaire « annonce ses couleurs ». Bien au contraire, il faut considérer que les fanatiques chercheront toujours à réaliser leurs plans avec une effroyable rigueur, et que, sûrs de la victoire, peu leur importe de les découvrir à des ennemis qu’ils méprisent.
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