La guerre dans le milieu social
On se bat en Afrique du Nord après s’être longtemps battu en Indochine. Est-il trop tard pour revenir sur la campagne d’Extrême-Orient, pour tenter de rechercher les clauses de l’échec final ? Est-il possible d’appliquer les enseignements d’Indochine à l’Afrique du Nord, malgré les évidentes différences de climat, de population, de terrain, de situation ? Il est toujours utile de raisonner sur un « cas concret » et d’en tirer les conclusions. Les leçons d’Indochine ont été payées assez cher pour qu’elles servent, au moins partiellement, à inspirer les solutions des problèmes présents. Ceux-ci ne se présentent pas seulement en Afrique du Nord. Il ne faut pas qu’un conflit local masque l’évolution de la guerre. Or, la guerre d’Indochine a été un long exemple de ce qu’était une guerre révolutionnaire, dans laquelle les facteurs psychologiques et passionnels jouaient comme des éléments de force et se combinaient étroitement avec les facteurs proprement militaires.
L’armée française est pratiquement la seule à avoir rencontré le communisme en action, dans une vaste guerre de surface d’un style et d’une ampleur inconnus jusqu’alors. Il lui est possible d’ouvrir largement le débat sur la forme de la guerre future. On a trop tendance à considérer celle-ci sous le seul aspect nucléaire et atomique ; mais, en parlant des robots destructeurs de grande capacité, on risque d’oublier que c’est l’homme qui fait la guerre, avec ses passions, avec ses moments d’héroïsme, avec ses tares, avec sa peur. L’enjeu final, c’est l’homme, et l’opinion de l’homme.
La guerre d’Indochine l’a démontré amplement.
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