Diplomatique - Eisenhower entre à la Maison-Blanche - La France affirme ses droits - Les Nations unies et la « question tunisienne » - La Communauté européenne de défense (CED) en discussion - Échec des pourparlers franco-allemands sur la Sarre - Différend germano-arabe
Les événements internationaux du mois d’octobre ont été dominés par l’imminente consultation électorale américaine du 4 novembre 1952. La participation au scrutin fut considérable et le parti républicain l’emporta largement. Pour la première fois depuis vingt ans, l’administration va changer de mains. S’il n’est pas douteux que la victoire républicaine entraînera un renouvellement complet du personnel dirigeant, du haut en bas de la hiérarchie administrative, il est moins facile de se prononcer sur les modifications qui peuvent en résulter dans la politique américaine. Le succès du général Eisenhower a été obtenu grâce à l’appui des partisans du sénateur Taft dont la doctrine a pu être interprétée comme un « isolationnisme interventionniste » et à l’adhésion, au moins apparente, du général au McCarthysme, plus qu’à l’appui des républicains libéraux. Il est possible que la diplomatie américaine, sous une direction républicaine assurée d’une majorité à la Chambre des représentants comme au Sénat, montre plus d’intérêt pour l’Extrême-Orient – tout en cherchant à éviter d’y risquer des vies américaines – ou que la politique du « rolling back », défendue par M. John Foster Dulles, à l’égard de la Russie et des pays satellites, remplace officiellement la politique du « containment » dont M. George Kennan, expert du State Department, puis ambassadeur et Moscou, s’était fait l’avocat.
L’élection du général Eisenhower est survenue au moment où l’opinion française, le Parlement et le gouvernement semblaient considérer comme opportune la révision des relations entre les Nations au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et particulièrement les relations entre la France et les États-Unis. Peut-être l’élection du nouveau Président donnera-t-elle à cet effet une occasion favorable.
La France affirme ses droits
Le 6 octobre 1952, M. James Dunn, ambassadeur des États-Unis à Paris, transmettait au gouvernement français la réponse du gouvernement américain à une demande de confirmation adressée par la France, sur le montant de l’aide américaine. Cette confirmation était rendue nécessaire au moment où le gouvernement s’apprêtait à établir, puis à déposer au Parlement, le budget des dépenses militaires pour l’année 1953. La réponse du gouvernement américain indiquait que le montant des crédits sur lequel la France se croyait en droit de compter ne pouvait être tenu pour définitif et qu’il fallait prévoir une diminution de l’ordre de 45 milliards de francs par rapport aux prévisions françaises. La réponse américaine s’accompagnait d’une note qui, dit-on, – car la teneur n’en a pas été rendue publique – présentait quelques observations sur la structure du budget français.
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