L’enlèvement de Louis XVII
Ce livre résout définitivement, d’après l’auteur, le problème, si souvent et si âprement discuté, de l’évasion du Dauphin. M. André Demoreuil admet comme une certitude le rapport de M. de Vaisons. Dès lors, il recherche les circonstances qui ont permis cette évasion. Au plus fort de la Terreur, Barras, menacé par Robespierre, a besoin de beaucoup d’argent pour appuyer la vaillance de la Plaine et abattre le tyran. M. de Petitval, banquier, très attaché à la famille royale, offre la somme nécessaire mais exige l’évasion du Dauphin, et c’est le 9 thermidor.
M. de Vaisons, chargé par Louis XVIII d’élucider la question, entreprend une enquête serrée. La veuve Simon, avant de mourir, certifie avoir vu le Dauphin libre et, par conséquent, la substitution au Temple paraît certaine. La vérification des dimensions du squelette de l’enfant mort au Temple apporte une nouvelle preuve et Barras, obligé de parler, fait l’historique des événements jusqu’au départ du Dauphin pour Saint-Domingue.
M. de Petitval a été assassiné avec toute sa famille. Seul Fouché peut fournir de nouveaux renseignements, mais M. de Vaisons échoue devant les exigences du duc d’Otrante qui avoue posséder la clef de l’énigme. En 1821 Fouché est mort et la duchesse d’Otrante, venue de Trieste, rend visite à M. de Vaisons et, pour obtenir la restitution des biens séquestrés de son ex-mari, lui remet les lettres établissant la mort, au Cours d’une révolte à Saint-Domingue, de celui qui eût pu être Louis XVII.
Ce livre, fort bien écrit, est d’un vif intérêt historique. Pour l’auteur, il doit mettre fin à toutes les polémiques. MM. Jérôme et Jean Tharaud s’excusent d’être affirmatifs dans la fine préface qui présente le livre. ♦