Militaire - Le calculateur électronique de DCA - La journée des unités blindées soviétiques
Le calculateur électronique de DCA
Cet appareil destiné aux unités des forces terrestres antiaériennes françaises a fait l’objet d’une importante commande offshore. Il doit équiper les batteries antiaériennes de 90 mm dont il préparera les tirs. Les qualités que l’on demande à un tel appareil sont, d’une part, la précision et la rapidité de calcul, d’autre part, la facilité d’emploi dans les différentes circonstances tactiques.
Recevant, sous forme électrique, d’un radar de Conduite de tir d’artillerie antiaérienne lourde (en abrégé Cotal) les éléments de position de l’objectif, le calculateur élabore les éléments balistiques qu’il transmet aux canons pour obtenir la rencontre du projectile et du but. L’intervention de l’opérateur se réduit à observer sur les cadrans de l’appareil les éléments d’appréciation essentiels pour une judicieuse ouverture du feu : route de l’objectif, durée de trajet, etc.
L’appareil peut également utiliser les éléments fournis par un poste optique et présente la possibilité de poursuivre le tir sur un objectif qui jouerait à cache-cache, que ce soit en se servant des nuages ou des brouillages, tout ceci, même si l’avion dépasse nettement le mur du son.
De telles possibilités et une telle souplesse n’étaient guère concevables d’un appareil mécanique. C’est pourquoi, durant la dernière guerre, l’armée américaine, en particulier, avait été amenée à mettre en service des appareils de préparation de tir antiaériens dont les calculs étaient effectués sous forme électronique. Quelques-uns de ces appareils sont en service en France et répondent infiniment mieux aux besoins des utilisateurs que les appareils mécaniques encore en service. C’est pour remplacer définitivement ces derniers que le calculateur électronique de la Compagnie générale de TSF a été mis en fabrication.
Reposant sur des brevets originaux purement français, il élimine la majeure partie des défauts de ses devanciers. Il effectue les calculs au moyen de courants à haute fréquence que des condensateurs variables de haute précision (également de conception française) règlent à la valeur voulue pour représenter à chaque instant la position future des deux mobiles avion et projectile.
Les écarts constatés actionnent de petits servo-moteurs d’une admirable instantanéité qui modifient les ordres à donner au seul des deux mobiles dont on soit maître, le projectile. Mais une des originalités essentielles de l’appareil sur ses devanciers tient au fait que les lampes radio utilisées sont toutes en dehors des chaînes de calcul et que la variation de leurs caractéristiques est sans influence sur le résultat de celui-ci. Ceci supprime la nécessité de procéder à des réglages en cours d’emploi et permet de laisser l’appareil au repos entre deux alertes et de ne le mettre sous tension qu’à la dernière minute.
Installé dans une remorque, le calculateur électronique fournit au commandant de la batterie un PC tactique dans lequel il trouve réuni toutes les informations et les facilités de commandement désirables.
Il semble, du reste, que l’on soit avec cet appareil bien près du dernier mot de la défense par canons. Ce sera le rôle des engins radioguidés supersoniques d’accroître le plafond nécessairement limité de l’artillerie classique. Nous sommes, toutefois, persuadés que ces engins auront besoin, pour atteindre leur but, de calculateurs électroniques. L’industrie électronique française se place dès maintenant, sur le plan mondial, parmi les premières dans ce domaine.
La journée des unités blindées soviétiques
La journée des unités blindées est célébrée tous les ans, le 25 septembre, avec le même cérémonial que les « journées » des Forces armées soviétiques, de l’aviation, de l’artillerie et de la marine.
La Pravda écrit à ce sujet que le gouvernement soviétique poursuit sa politique de développement du potentiel industriel et agricole et que ses forces armées « constituent une barrière sûre du travail pacifique du peuple, toujours prêt à la défense consciente de la Patrie avec un esprit de sacrifice. L’industrie lourde soviétique et les industries des pays satellites ont contribué à l’armement des unités blindées. Celles-ci se sont distinguées à Moscou, à Stalingrad, à Koursk, en Ukraine, en Biélorussie, à Budapest, à Varsovie, à Vienne, à Berlin et en Extrême-Orient. Nos victoires ont fait ressortir la puissance invincible du régime soviétique social et politique et sa supériorité par rapport au régime capitaliste ».
Dans le même journal, le général-colonel de l’armée blindée et de la garde P. Polouboiarov, héros de l’Union soviétique, déclare que « les impérialistes étrangers ayant à leur tête les impérialistes des États-Unis », obligent le gouvernement soviétique à renforcer sa défense nationale, tandis que l’éditorialiste affirme la supériorité du régime soviétique et que le général Polouboiarov souligne la supériorité de la science militaire soviétique. « Elle a rejeté, dit-il, une fois pour toutes les théories aventureuses et pseudo-scientifiques des spécialistes militaires bourgeois sur la prépondérance de telle et telle arme dans la guerre moderne. La science militaire soviétique a suivi sa propre voie. Les unités blindées soviétiques peuvent opérer en coopération avec les autres armes ou indépendamment. »
Ce sont l’industrialisation de l’URSS et la haute compétence des constructeurs Kochkine, Morozov, Koutcherenko, Kotine, Doukov, etc. qui ont permis de donner un essor à cette arme. Il a fallu surmonter de nombreuses difficultés, surtout pendant la première phase de la guerre où s’effectua le transfert des usines à l’Est.
Plus de 9 000 constructeurs de chars ont été décorés, ainsi qu’un certain nombre d’usines dont celle de Kirov, titulaire de cinq décorations, qui a fabriqué pendant la guerre 18 000 chars et 49 500 tracteurs. La production moyenne pendant les trois dernières années de la guerre a dépassé 30 000 chars et véhicules blindés. Au total, l’augmentation de l’armement des troupes blindées et moto-mécanisées est passée de 1 à 15 pendant la guerre.
Les unités blindées ont réussi de grandes manœuvres d’encerclement et ont détruit de grandes unités ennemies. Les communistes furent au premier rang des combattants : sur 11 000 tankistes ayant reçu le titre de héros de l’Union soviétique, on compte plus de 7 500 communistes ; dans une grande unité blindée, sur 31 héros de l’Union soviétique, 26 sont communistes.
Les tankistes soviétiques ont reçu dans les unités blindées une formation technique, utile dans la vie civile. En temps de paix, ils poursuivent le perfectionnement de leur science militaire, tandis que les techniciens militaires capitalistes portent leur effort sur les armes atomiques et autres « super-armes ». Parmi eux, certains surestiment le rôle des unités blindées et de l’aviation.
La science militaire soviétique considère que « l’armement technique ne fait qu’augmenter le rôle de l’homme dans la guerre moderne, que le combat ne peut être gagné que par une coopération de toutes les armes sans exception et que les qualités morales et militaires des combattants jouent un rôle essentiel ».
L’éducation morale du soldat est faite avec l’aide des organes politiques : les organisations du Parti et l’association de préparation militaire « Dosaaf ». En cas d’attaque contre l’URSS, les tankistes « riposteront à tout coup porté par les agresseurs et défendront avec dignité les intérêts de la Patrie ».
Des manifestations ont eu lieu dans les principales villes de l’URSS. À Moscou, la cérémonie au théâtre de l’armée soviétique fut présidée par le maréchal Boulganine, ministre de la Défense nationale, entouré des maréchaux Vasilevski et Sokolovski, du maréchal d’aviation Jigarev, du maréchal des chars Rotmistrov et des généraux-colonels Jeltov et Poloubroiarov.
En résumé, l’argumentation soviétique n’a pas changé :
– supériorité du régime soviétique ;
– supériorité de la science militaire soviétique ;
– invincibilité du soldat.
Seul, le nom de Staline a disparu. ♦