J’étais médecin à Dien Bien Phu
Le médecin-chef de Dien Bien Phu nous fait revivre le drame du camp retranché. Sans doute met-il l’accent sur les faits de caractère médical. Mais il se trouve que ceux-ci sont si intimement liés aux péripéties du siège et de l’assaut, que le récit du médecin-commandant Grauwin est en fait l’histoire de la défense héroïque du camp retranché.
Le récit est simple et objectif. Le ton est naturellement mesuré et sans recherche littéraire. Les faits sont exposés sans commentaires. L’accent de vérité de l’auteur, rapportant une poignante vie quotidienne où agissent des personnages vrais dans leur simple grandeur, crée une atmosphère de tragédie et d’héroïsme.
Au travers des événements apparaît, sans qu’il ait rien fait que de citer ses collaborateurs, la figure rayonnante du médecin-commandant Grauwin. Médecin et chirurgien, il ne se présente que comme un organisateur de secours, de soins, d’interventions. La mort qui le frôle constamment, les actes sanglants des combats ne semblent agir sur ses réflexes que dans le sens professionnel. « Je vais recommencer mon travail de médecin », dit-il, la résistance du camp étant abattue, lorsqu’il lui fut permis de retourner vers ses blessés. Chez lui le soldat et le médecin sont exemplaires.
Il faut lire cet ouvrage, car il émeut profondément et les sentiments qu’il fait naître constituent l’hommage de reconnaissance et d’admiration dû aux combattants d’Indochine. ♦