La situation au Sahel reste complexe avec des approches divergentes entre les grands acteurs, notamment face à certains groupes rebelles. Cette complexité ne peut que fragiliser une région déjà en but aux conflits et qui a des difficultés à émerger des risques de déstabilisation terroriste.
Une « Alliance pour le Sahel » : pourquoi faire ? avec qui ? (T 927)
An "Alliance for the Sahel": Why do it? With whom?
The situation in the Sahel remains complex with divergent approaches between the major players, particularly in the face of certain rebel groups. This complexity can only weaken an already conflict-ridden region that has difficulties in emerging from the risks of terrorist destabilization.
S’est tenu le 13 juillet 2017, à Paris, le 1er Séminaire intergouvernemental franco-allemand, réunissant l’ensemble des ministres français et allemands. Ce fut là, l’occasion, pour la France pour réaffirmer son attachement à faire évoluer son dispositif diplomatico-militaire dans la bande sahélo-saharienne. Depuis, plusieurs attentats, notamment celui qui endeuilla le Burkina-Faso, le 13 août 2017, ainsi que plusieurs attaques contre les Forces armées maliennes (Fama) et les troupes de l’ONU déployées au Mali (Minusma), sont venus confirmer que la tension était toujours aussi grande dans la bande sahélo-saharienne. Face à cette recrudescence et hybridation du terrorisme djihadiste, le discours que prononcera, le président de la République, Emmanuel Macron, à Ouagadougou, mi-novembre, est ardemment attendu. Le prochain séminaire sur la sécurité dans la région, qui se tient chaque année à Dakar (cette année, les 3 et 4 novem-bre 2017) devrait confirmer cette nouvelle approche.
La récente tournée estivale sahélienne de la ministre française des Armées, Florence Parly et de son homologue allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, confirme, néanmoins, que le dispositif diplomatico-sécuritaire a déjà évolué au gré d’une « transformation » du danger que font encore peser les organisations narco-terroristes en Afrique de l’Ouest. Le 2 juillet 2017 à Bamako, à l’occasion du Sommet du G5-Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina-Faso et Tchad) auquel participait Emmanuel Macron, l’idée de créer une « Alliance pour le Sahel » a ainsi été lancé : elle est voulue comme le complément diplomatique et économique à l’opération militaire française Barkhane, engageant – depuis le 1er août 2014 – 4 500 militaires (dont les 2/3 stationnés au Mali) dans les 5 pays situés dans ce qu’il est coutume d’appeler la Bande sahélo-saharienne (BSS) et ce, pour faire face à la menace des groupes armés terroristes (GAT).
Pour une approche globale en BSS
Cette nouvelle « Alliance pour le Sahel » repose ainsi sur trois piliers que sont la « priorisation » des projets – dans un souci de clarté et de lisibilité des actions engagées dans un délai de cinq ans ; la « redevabilité » – dans une logique d’atteinte des objectifs fixés ; ainsi que « l’efficacité » – en visant à réduire le temps de mise en œuvre des projets et en cherchant à améliorer la capacité d’absorption des pays bénéficiaires (à l’instar de la diversification des acteurs et du renforcement des maîtrises d’ouvrage des projets). Ces trois priorités mettent ainsi en exergue l’objectif du renforcement de la coordination dans 5 domaines que sont :
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