Cet été, il y a 78 ans que le Japon a été vaincu lors d’un conflit armé pour la première fois depuis l’ère Meiji et qu’une armée moderne comparable à ses homologues occidentaux et nord-américain fut constituée. Ce conflit fut une guerre et non un banal incident de frontière ou une petite escarmouche.
La guerre non déclarée sur la rivière Khalkhin-Gol (T 930)
Undeclared war on the Khalkhin-Gol River
This summer, 78 years ago, Japan was defeated in an armed conflict for the first time since the Meiji era and a modern army comparable to its Western and North American counterparts was formed. This conflict was a war and not a banal border incident or a small skirmish.
Chez les Occidentaux et au Japon, cette guerre entre l’URSS et le Japon est connue sous le nom de « Incident de Nomone-Han ». Même si elle ne fut jamais déclarée officiellement, ce fut en fait une véritable guerre par l’étendue du front, l’ampleur des moyens humains et matériels mis en œuvre (une armée de chaque côté – 57 000 hommes chez les alliés soviéto-mongols, 75 000 chez les Japonais) et des pertes (18 500 hommes chez les alliés, 61 000 chez les Japonais) selon les chiffres donnés par Joukov dans son ouvrage Souvenirs et réflexions (paru en français chez Fayard en 1970 sous le titre Mémoires).
Elle se termina par la première défaite japonaise face à des forces armées modernes, ce qui incita certainement le Japon à signer le 13 avril 1941 un pacte de non-agression avec l’URSS, car pour la première fois le mythe de l’invincibilité de l’armée impériale japonaise avait volé en éclats. Pour ce fait d’arme, le général Joukov fut fait Héros de l’URSS en 1939, mais Héros de la République populaire de Mongolie (RPM) en 1972 seulement… Depuis, deux musées sis à Oulan-Bator sont consacrés aux événements de Nomone-Han, témoignant ainsi de l’estime portée pour Joukov en RPM.
L’incident de Nomone-Han a une importance historique dans l’art de la guerre, car ce fut la première fois que fut appliqué sur le terrain le concept dit « Art opératif », concept élaboré par des théoriciens soviétiques (Isserson, Svetchine, Triandafillov, Varfolomeev, etc.) que Joukov appliqua maintes fois par la suite.
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