S’il n’est de richesse que d’hommes, il faut entendre cette maxime comme l’affirmation que la source de la création de richesses réside dans le travail et l’ingéniosité des hommes et non pas dans la possession d’un bien quelconque (matière première, ressource énergétique ou, à l’époque de Jean Bodin, mines argentifères du Haut-Pérou). Il ne faut toutefois pas avoir le fétichisme du nombre ni considérer que l’importance d’une population est en soi déterminante, non plus d’ailleurs que la disposition de ressources abondantes de tous ordres est indifférente à la prospérité et à la puissance d’une nation. Une population nombreuse n’est un atout décisif que si elle est convenablement nourrie, soignée, éduquée, formée et pourvue des outils conceptuels les plus modernes dans les divers domaines de la science et de la technique.

À ces conditions absolument nécessaires, la démographie représente un élément fondamental de la capacité d’une Nation à imprimer sa marque sur les événements et influencer ses congénères. Il existe certes des pays à la population réduite, qui offrent tous les signes de la richesse et de la vitalité industrielle et commerciale, au passé prestigieux, à la culture foisonnante, mais qui ne peuvent néanmoins prétendre, sinon dans l’aire de leur voisinage immédiat, à une puissance régionale ou mondiale. Celle-ci exige en effet un territoire et une population dépassant un seuil critique, qui a naturellement varié au cours de l’histoire.

Quelle est la situation de la France, du point de vue de l’importance de sa population, dans la période contemporaine ?

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