La bataille de Mossoul constitue un épisode militaire très riche en enseignement sur le plan tactique avec deux caractéristiques essentielles : l’acharnement jusqu’au boutiste des djihadistes et la complexité du combat en zone urbaine. L’exploitation du Retex permettra de mieux appréhender ce type d’opération dont les derniers exemples similaires remontent à la Seconde Guerre mondiale.
La reprise de Mossoul ou le défi du combat asymétrique en zone urbaine contre des terroristes (T 942)
Mosul's recovery or the challenge of asymmetric urban combat against terrorists
The Battle of Mosul is a military episode that is very rich in tactical teaching with two essential characteristics: the hard-line, jihadist hard-line approach and the complexity of urban combat. The exploitation of the Retex will make it possible to better apprehend this type of operation whose last similar examples date back to the Second World War.
Lieutenant (RC) de l’Armée de terre en poste au cabinet du Gouverneur militaire de Paris (GMP). En mai 2016, participation à un stage expérimental au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) destiné aux réservistes citoyens du GMP. En juin 2017, semaine d’acculturation militaire au Cenzub, suivi d’une rotation en « semaine S » dans les
différentes structures et immersion au sein de la force adversaire (Forad).
La récente libération de Raqqa fait suite à celle de Mossoul cet été : en un an, l’État islamique (EI) a perdu ces deux capitales (respectivement politique et religieuse) et donc les villes les plus peuplées de son territoire (200 000 et 2,7 millions d’hab. estimés en 2010). Sous son contrôle en janvier 2014, Falloujah (325 000 hab) avait été repris en juin 2016. C’est à Mossoul, en 2014, que le groupe EI avait proclamé un « califat » sur des territoires en Irak et en Syrie, sous l’autorité d’Abou Bakr al-Baghdadi, que les Russes pensaient avoir tué début juillet.
Selon L’Express, Daech, son acronyme en arabe, est une organisation ultra-radicale « experte » dans le « recrutement de candidats au djihad sur tous les continents ». Elle a revendiqué de nombreux attentats dont ceux commis le 13 novembre 2015 à Paris et le 14 juillet 2016 à Nice. Depuis, une coalition internationale a été mise sur pied, s’appuyant sur des forces armées locales au sol. La France plus particulièrement a lancé le 19 septembre 2014 l’opération Chammal en coordination avec nos alliés présents dans la région, pour assurer un soutien aux forces armées irakiennes. L’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : « un pilier “formation” au profit d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier “appui” consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech. » (cf. ministère des Armées). Une instruction à la fois générale et spécialisée dans le combat en zone urbaine est dispensée au sein de l’académie de l’Iraqi Counter Terrorism Services (ICTS) à proximité de Bagdad. Si les militaires français n’accompagnent pas les forces irakiennes au front, ils utilisent leur expertise acquise dans ce type de combat pour adapter les formations aux besoins des troupes d’élite irakiennes. S’y ajoute le retour d’expérience des militaires irakiens engagés sur le terrain (cf. ministère des Armées).
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