L’Italie vient de céder deux anciennes corvettes au Bangladesh. Cet arrangement s’inscrit dans une logique « gagnant-gagnant » permettant au vendeur de ne pas perdre de l’argent pour une déconstruction et à l’acheteur de disposer d’un navire, certes ancien, mais en bon état et ayant encore du potentiel. Un exemple que la France devrait suivre.
Billet - Une nouvelle vie pour deux anciennes corvettes italiennes, un exemple à suivre (T 947)
Ticket—A new life for two old Italian corvettes, an example to follow
L’Italie vient de céder deux anciennes corvettes au Bangladesh. Cet arrangement s’inscrit dans une logique « gagnant-gagnant » permettant au vendeur de ne pas perdre de l’argent pour une déconstruction et à l’acheteur de disposer d’un navire, certes ancien, mais en bon état et ayant encore du potentiel. Un exemple que la France devrait suivre.
La société italienne Fincantieri a achevé la remise à niveau de deux anciennes corvettes de la Marina militare, reprises par les Garde-côtes du Bengladesh. Mises en service en 1987 et renommés Mansoor Ali et Karamuzzaman, les ex-Uriana et Danaide (87 m et 1 300 t de déplacement) ont été livrés le 12 octobre 2017 par le chantier italien. Les deux bâtiments vont rejoindre dans le golfe du Bengale les ex-Minerva et Sibilla, livrées l’an dernier. La Marine italienne a eu jusqu’à 8 bâtiments de la classe Minerva (qui portent tous un nom en rapport avec le mythologie) en service : 2 le sont encore (Driade et Chimera).
Plusieurs marines de premier plan parviennent ainsi à revendre les bâtiments dont elles n’ont plus l’usage, souvent au prix d’un déclassement de leurs capacités opérationnelles initiales, mais cela permet à des marines qui n’ont pas les moyens d’acheter des navires neufs d’assurer au moins des missions de surveillance et de sûreté dans leurs Zones économiques exclusives (ZEE).
À l’exception de quelques exemples ponctuels de revente ou de cession de bâtiments à des marines étrangères(avisos, chasseurs de mines et Transport de chalands de débarquement ou TCD plus récemment), la France n’est pas très présente dans ce marché toujours actif, alors même qu’elle désarme chaque année plusieurs navires encore en bon état qui pourraient intéresser d’autres marines.
C’est d’autant plus paradoxal que les opérations de désarmement coûtent cher et qu’il s’ensuit généralement une longue période de mise en réserve en attendant une décision de déconstruction, également onéreuse pour le budget des Armées. Une politique plus volontariste de cession rapide des navires dont la Marine nationale n’a plus l’usage, permettrait sans doute d’éviter ces dépenses, tout en tirant un profit partagé du capital résiduel non négligeable que constituent les navires retirés du service. ♦