Le naufrage du sous-marin San Juan, suite à une explosion, constitue une tragédie pour l’Argentine mais aussi pour la communauté des sous-mariniers dans le monde. Ce dramatique accident rappelle que la mise en œuvre de sous-marins est exigeante avec un risque permanent et que cela exige un entraînement et un entretien de haut niveau donc coûteux sur le plan budgétaire.
La perte du San Juan, une tragédie pour l’Argentine (T 950)
The loss of the San Juan, a tragedy for Argentina
The sinking of the submarine San Juan, following an explosion, is a tragedy for Argentina but also for the community of submariners in the world. This tragic accident reminds us that the implementation of submarines is demanding with a permanent risk and that this requires high level training and maintenance, which is therefore costly for the budget.
Le mercredi 15 novembre 2017 à 7 h 30 heure locale (11 h 30 à Paris), le sous-marin argentin San Juan a communiqué pour la dernière fois avec sa base. Le signal était mauvais et sa localisation s’annonce très compliquée, augmentant d’autant la zone de recherche qui sera, paraît-il, de 500 000 km², soit pratiquement la superficie de la France métropolitaine. Le meilleur moyen de « chasser » un tel bâtiment est le couple frégate-hélicoptères – appuyé, éventuellement, par un avion de patrouille maritime – avec sonars remorqué, trempé ou de coque.
Des recherches compliquées
La procédure veut qu’en cas de perte des moyens de communication en temps de paix, le bâtiment fasse surface. Le San Juan avait signalé lors de cette dernière communication une avarie de batterie : c’est l’un des pires dangers pour un sous-marin. Il naviguait à proximité d’Ushuaïa (Terre de feu), dans l’Atlantique Sud, alors qu’il prenait la route de Mar del Plata, son port d’attache. Le commandant espérait y parvenir le 19 ou le 20 novembre. Dès le 15, l’Armada de la República Argentina (ARA) annonce que la communication avec le bateau est perdue. Le 18, 7 appels satellitaires vers des bases navales argentines sont interprétés comme une tentative de communication du sous-marin qui pourrait avoir fait surface. Par la suite, et alors que ces appels ne sont pas reconnus comme pouvant avoir été émis par l’équipage du San Juan, des bruits sont enregistrés et annoncés le 20. L’espoir est relancé mais aussitôt le jour même : les réserves d’oxygène et les capacités de décontamination de l’air ne permettraient de tenir que 7 jours.
Alors que beaucoup imaginent un sous-marin entre deux eaux ou posé sur le fond (entre 200 à 300 mètres pour le plateau continental et jusqu’à 6 200 m au pied du talus continental) dans une atmosphère devenant petit à petit toxique, le sort funeste du sous-marin se fait connaître. Vers le 22 novembre, il est officiellement annoncé qu’un « bruit » a été enregistré trois heures après la perte de contact le 15 novembre, soit vers 10 h 30 (14 h 30 à Paris). Qu’un sous-marin militaire ait 30 ou 5 ans, il est conçu dans l’optique de produire le moins de bruits rayonnés possible, depuis les équipements internes jusqu’aux pales de l’hélice. En l’espèce, le bruit enregistré l’a été par une station acoustique de la Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization. Quand un réseau de senseurs de veille servant à la détection d’essais nucléaires parvient à entendre un sous-marin c’est, presque toujours, que sa coque a implosé. Ainsi, c’est un sismographe qui avait enregistré le bruit des implosions des coques des Minerve (27 janvier 1968) et Eurydice (4 mars 1970) en France.
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