Décider en temps de crise est une responsabilité souvent écrasante pour le décideur politique. Dans l’urgence, il doit assumer des choix parfois décisifs sans pour autant y être totalement préparé. Dès lors, la dimension psychologique de l’individu peut jouer tant positivement que négativement, au risque alors de l’échec.
La rationalité des décideurs politiques en situation de crise internationale (T 964)
The rationality of political decision-makers in an international crisis
Deciding in times of crisis is an often overwhelming responsibility for the policy maker. In an emergency, he must sometimes take decisive choices without being fully prepared. From then on, the psychological dimension of the individual can play both positively and negatively, at the risk of failure.
À toutes époques, aujourd’hui comme hier, l’actualité internationale nous confronte à des situations de crise, d’importance variable, où des dirigeants politiques prennent des décisions dont la rationalité échappe parfois au sens commun ou à tout le moins intrigue l’observateur averti. Les conséquences de ces décisions peuvent être considérables, voire catastrophiques, et engager le pays tout entier. Rares sont les circonstances où ces décisions résultent d’une situation qui n’offre aucune autre solution au choix du décideur.
Sans tomber dans les mirages trompeurs de l’uchronie, il est permis de se demander si les décisions prises lors de certaines circonstances historiques furent les plus conformes aux intérêts moraux et matériels du pays, du moins mesurées dans le long terme et examinées avec un recul suffisant pour que notre jugement ne soit plus contraint par les passions du moment.
Centenaire oblige, considérons la décision prise en novembre 1917 par le président de la République française, Raymond Poincaré, de nommer Georges Clemenceau à la présidence du Conseil, et, sans crainte du sacrilège, comparons-la aux gesticulations électroniques du président des États-Unis Donald Trump.
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